DriveYourTools : le Cloud et l’IoT au service de la gestion intelligente de l’outillage

Finaliste du trophée start-up du Forum Numérique organisé par le CXP et Silicon, DriveYourTools propose une plateforme Cloud de traçabilité de l’outillage avec une ouverture vers l’Internet des objets.

Jean-François Plusquellec
Jean-François Pluquellec, CEO de DriveYourTools

Trophée start-up Forum Numérique – L’histoire d’une start-up trouve sa genèse dans le passé de son ou ses fondateurs. Et DriveYourTools n’échappe pas à cette règle. Jean-François Plusquellec a passé plus de 25 ans chez un constructeur automobile et, dans les dernières années, sur l’activité Formule 1 de ce dernier. En charge du système d’information de l’ingénierie, il doit gérer « beaucoup de traçabilité, car les pièces sont fabriquées par de multiples sous-traitants. Il y avait une forte et courte itération avec les fournisseurs ». Il prend alors conscience de l’importance de la « continuité ou traçabilité numérique » de l’outillage pour connaître où sont les stocks, l’état des pièces, le volume, leur localisation, etc.

D’où l’idée de travailler sur une solution d’asset management dédiée à l’outillage industriel. « Nous sommes dans un domaine où le cycle de vie des machines est de 5 à 10 ans, et ces dernières coûtent parfois plusieurs centaines de milliers d’euros, il est donc important de connaître où est l’outillage, comment il fonctionne et d’analyser ses performances », indique le fondateur.

Partir du partage d’informations

DriveYourTools est aujourd’hui en phase de levée de fonds afin de développer son activité. Ses ambitions se décomposent en trois dimensions : sociales, IoT et API. Sur le premier aspect, Jean-François Plusquellec indique : « nous avons changé la façon de procéder de l’asset management traditionnel, nous ne sommes pas entrés par l’outillage, mais plutôt par le partage d’information sur l’outillage ». Il a donc créé une plateforme pour collecter et partager des informations sur l’outillage (maintenance, situation géographique, performances…). Il s’agit de la première brique de DriveYourTools, disponible en mode SaaS avec un modèle freemium, pour être accessible à l’ensemble des intervenants, petits et grands.

Dans un proche avenir, cette plateforme devrait être épaulée par une dimension Internet des objets. La start-up travaille avec l’ENSI de Caen pour maquetter un capteur et une antenne pour l’outillage connecté. Pour la connectivité, DriveYourTools s’appuie sur LoRa en collaboration avce Objenious, filiale IoT de Bouygues Telecom. Mais à terme, « nous serons agnostiques en matière de connectivité. Ce qui nous intéresse c’est la remontée d’informations », indique Jean-François Plusquellec.  Un credo qui est aussi valable pour la troisième brique, l’ouverture aux API pour assurer cette fameuse continuité du numérique. Sur l’aspect Big Data et analytics, DriveYourTools s’est fait remarquer par SAP et a rejoint son programme de co-innovation. La start-up étudie les potentialités de DriveYourTools sur la Hana Cloud Platform du premier éditeur européen.

L’avis du jury :

Pourquoi avoir retenu DriveYourTools parmi les 6 finalistes du Trophée start-up Forum Numérique (l’élection du grand vainqueur se tiendra demain lors de cet événement) ? Dominique Dupuis, directrice de la recherche au CXP, membre du jury, souligne plusieurs éléments qui ont fait pencher la balance : « il y a tout d’abord le périmètre fonctionnel de la solution présentée, qui répond à un besoin des industriels sur la traçabilité de l’outillage. Elle va au-delà de ce que peuvent faire les ERP qui ne prennent pas en compte la globalité de l’outillage ». Ensuite le modèle économique paraît viable : « en choisissant une version freemium, la plateforme évite d’écarter des fournisseurs ce qui assure une ‘continuité numérique’ dans le partage d’information ». Et les potentiels en matière d’innovation sont importants : « l’approche IoT permet d’envisager le développement de nouveaux services ». Enfin, chez les clients de la solution, l’intérêt économique semble assez évident, « notamment pour répondre à des problématiques comme les coûts cachés de l’outillage », conclut Dominique Dupuis.