Droits d’auteurs et applications : Amazon booste son Kindle

Amazon souhaite attirer les éditeurs avec de nouvelles offres. Ceux qui écrivent des livres, en doublant les droits versés, et ceux qui écrivent des logiciels, en leur ouvrant sa plate-forme.

Difficile de dire si le marché des ebooks décollera en 2010. Il faut toutefois admettre que l’Américain Amazon multiplie les annonces afin de s’attirer les faveurs des éditeurs et des lecteurs.

Après avoir ouvert sa plate-forme de distribution de livres électroniques aux auteurs du monde entier, la compagnie continue son opération de séduction en reversant des droits plus importants aux écrivains et éditeurs. Sous certaines conditions, ces derniers pourront ainsi toucher 70 % du prix de vente de leurs œuvres, contre 35 % jusqu’alors (ce taux était déjà très supérieur à celui versé par les maisons d’édition classiques à leurs auteurs).

Cette nouvelle initiative sera mise en place à partir du 30 juin, aux États-Unis. Les livres devront proposer un prix compris entre 2,99 dollars et 9,99 dollars. Ce tarif devra être au moins 20 % inférieur à celui de la version papier (pas sûr que les éditeurs apprécient). Enfin, les œuvres tombées dans le domaine public ne seront pas éligibles à ce programme.

La compagnie n’a pas encore communiqué sur ses éventuelles intentions d’étendre ce concept à d’autres pays. Il est toutefois probable que la pression exercée par certains acteurs (comme Google ou Apple) fera – à terme – pencher la balance du bon côté.

Des services et logiciels pour le Kindle

Amazon souhaite également transformer ses Kindle en de véritables plates-formes applicatives. À cet effet, un kit de développement sera accessible dès le mois prochain, sur cette page web. Ce programme sera placé en version bêta pendant plusieurs mois. Les applications devraient toutefois rejoindre le Kindle Store dans le courant de l’année.

Le mode de rémunération des éditeurs est assez classique : Amazon reverse 70 % du prix de vente aux auteurs des logiciels. Toutefois, le Kindle disposant d’une connexion 3G ‘gratuite’ (dans certains pays), la compagnie répercute le coût lié au transfert des données, soit 0,15 dollar par mégaoctet, dans la limite de 10 Mo. Des applications de plus grande taille (jusqu’à 100 Mo) seront distribuables, mais uniquement par le biais d’un téléchargement classique.

Les logiciels pourront également profiter de la liaison 3G pour accéder à Internet. Dans le cas d’une application disponible sur abonnement, Amazon ne précise pas encore comment seront payés les frais de transferts. La firme est toutefois plus précise concernant les logiciels classiques. Ils ne devront pas transférer plus de 100 ko de données par mois et par utilisateur.

La compagnie fait cependant un geste en faveur des éditeurs de logiciels gratuits : dans la mesure où le produit pèse moins de 1 Mo et où les transferts ne dépassent pas les 100 ko par mois et par utilisateur, la distribution de l’application sera entièrement gratuite.

Amazon fixe enfin quelques règles concernant les fonctionnalités qui seront intégrées aux logiciels : ni virus (sic), ni lecteur de livre électronique, ni publicité, ni contenu offensant, ni outil de voix sur IP. Cela laisse le champ libre à une multitude d’applications : consultation d’agenda, guide touristique utilisant des fonctions de géolocalisation, jeux, etc. Évidemment, les développeurs devront prendre en compte le temps de rafraîchissement important du papier électronique.