DSI et directions métier s’opposent dans le décisionnel

Les directions métier perçoivent la DSI comme un obstacle plutôt qu’une aide à la mise en place d’une stratégie analytique. D’après une étude d’IDC, les responsables métier vont jusqu’à contourner les DSI dans ce domaine.

Les directions métier de grands groupes, aux États-Unis, en Europe et en Asie, considèrent l’IT comme un frein plutôt qu’un soutien à la mise en œuvre d’une stratégie analytique efficace, d’après IDC. Au lieu de s’appuyer sur les compétences informatiques internes, les responsables métier préfèrent donc utiliser leurs propres ressources – analystes, données et outils.

Des équipes dédiées oui, mais hors IT

L’étude IDC a été réalisée pour l’éditeur SAS auprès de 578 dirigeants informatiques, responsables métier et cadres du décisionnel. Les décisionnaires en informatique et les directions métier ou opérationnelle (LoB – Lines of Business) ont une perception bien différente de la valeur apportée par le département IT aux projets d’analyse de données et d’aide à la décision (Business Intelligence). Alors que les informaticiens se présentent comme des « facilitateurs », les responsables métier les perçoivent comme un obstacle !

Près de 38% des organisations déclarent, désormais, que leurs équipes dédiées au décisionnel sont constituées en dehors de l’IT et forment une unité centralisée – alors que cette proportion était proche de zéro il y a cinq ans, observe IDC. Pour 21% des répondants, la direction du groupe détermine la stratégie analytique de l’organisation dans son ensemble.

Bien que le Big Data et les solutions analytiques contribuent positivement à la transformation des entreprises (pour 95% des répondants), seuls 31% déclarent en mesurer la valeur, le retour sur investissement.

Qui pilote l’informatique décisionnelle ?

Près de 40% des responsables informatiques interrogés se considèrent comme les principaux pilotes de cette stratégie. En revanche, seuls 25% des responsables métier estiment que la DSI est la mieux placée pour mener les projets décisionnels.

Une majorité, tout de même, se déclare « satisfaite » ou « très satisfaite » des équipes et des processus analytiques mis en place, mais les managers IT  (65%) sont plus nombreux à le penser que les responsables métier (57%). On retrouve ce décalage lorsqu’il est question de collaboration. Les responsables IT sont plus nombreux que les responsables métier à se satisfaire des relations existantes.

« Les directions métier prennent leur distance avec les départements informatiques pour mener à bien leurs projets analytiques », commente IDC. Malgré tout, le financement des projets nécessite, le plus souvent, l’aval des deux départements. Et l’IT est impliqué pour sécuriser le socle technique et les données à analyser. De plus, l’accélération de la demande pour la modélisation et le traitement de données massives (Big Data) renforce le rôle des DSI.

Le rôle transverse des DSI

« Les directions métier ont pris la main sur leurs applications business depuis plusieurs années, en France comme dans d’autres pays. On le constate avec le SaaS. Au début des années 2000, les utilisateurs métier ont commencé à se tourner vers des solutions CRM et RH à la demande. Et ce, sans passer par la DSI », explique à la rédaction Eric Ménard, responsable études et stratégie de l’Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet (Afdel).

Les DSI s’inquiètent de l’intégration à l’existant d’applications centrées sur les usages, et des confrontations entre l’IT et les utilisateurs métier perdurent, mais chacun peut « tirer son épingle du jeu », assure l’Afdel. Les responsables informatiques voient évoluer leurs missions. La DSI a un rôle transverse dans l’entreprise et peut se positionner en « chef d’orchestre de l’innovation ».


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