Économie numérique: des pistes pour la loi Macron 2

Dans une note, le Conseil d’analyse économique propose d’agir sur plusieurs fronts pour faire grandir des entreprises du numérique en France et dynamiser l’emploi.

Malgré des atouts, parmi lesquels ses ingénieurs et ses infrastructures, la France accuse un retard dans l’économie numérique (les TIC représentent en France 4,33 % du PIB, contre 5,5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE). Pour combler ce retard, le Conseil d’analyse économique (CAE), placé auprès du Premier ministre, propose d’agir sur plusieurs fronts dans une note sur l’économie numérique.

Financer la croissance de start-up

Un des leviers de croissance passe, selon le CAE, par le financement de l’amorçage et du développement des entreprises numériques. En France, la faiblesse relative du capital-risque est en partie compensée par des dispositifs de soutien aux start-up technologiques, selon le rapport. Mais à l’amorçage, la dépendance de ces entreprises aux dispositifs publics de soutien (JEI, CIR…) est élevée, et s’accompagne d’effets pervers, dont « une approche bureaucratique de l’activité » et « une vision trop technologique de l’innovation », souligne le CAE. Il prône l’adoption d’un cadre juridique propice à la croissance de ces entreprises, ainsi que des moyens humains et techniques supplémentaires pour permettre aux autorités de la concurrence de mieux appréhender l’écosystème.

Surfer sur la polarisation de l’emploi

En attendant la présentation du projet de loi Macron sur les opportunités économiques offertes par le numérique, le CAE recommande aussi le développement de la portabilité des données dans tous les secteurs, mais pas la création d’un « secteur du numérique » auquel s’appliqueraient des régimes particuliers. Le Conseil d’analyse économique propose, enfin, d’expérimenter de nouveaux modèles d’affaires pour dynamiser l’emploi qualifié et non qualifié. Il faut, selon lui, « favoriser la vie du travailleur indépendant », mais aussi généraliser et pérenniser le statut d’auto-entrepreneur, « en échange d’une moindre distorsion fiscale ». Et créer un dispositif d’épargne micro-entrepreneuriale.

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