Egg France met la clé sous la porte

La banque en ligne emploie 450 personnes en France, dont une grande partie à Tours

Cela devait arriver. La filiale française de la banque en ligne britannique Egg ferme ses portes. Depuis deux ans, son propriétaire, le groupe Prudential, voyait ses comptes plombés à cause des difficultés chroniques de la France où le marché de la banque en ligne semble ne jamais avoir décollé.

La banque compte 133.000 clients en France, très loin des objectifs (un million en trois ans) qu’elle s’était assignés lors de son arrivée en France en novembre 2002, via le rachat de la banque sur internet française Zebank à ses fondateurs, le français Bernard Arnault et la banque franco-belge Dexia. A l’automne 2003, Egg avait annoncé qu’il recherchait un partenaire pour participer aux investissements nécessaires au développement de Egg en France, qui s’avérait plus coûteux que prévu. Ces projets avaient été interrompus en janvier 2004, lorsque Prudential, avait annoncé la mise en vente de sa participation de 79% dans Egg. Or Prudential s’est rendu compte que les acquéreurs éventuellement intéressés par la reprise gloable de la société ne souhaitaient pas investir dans la branche française déficitaire. En clair, d’accord pour racheter Egg mais sans la France! Après des mois de tergiversations et de recherches de partenaires, Prudential a donc opté pour la solution la plus radicale: la fermeture. Egg emploie 450 personnes en France, dont une grande partie à Tours (centre). La direction et l’administration sont à Paris. La fermeture devrait coûter quelque 170 millions d’euros et prendre « environ 18 mois ». Une fois débarrassé de son boulet français, Prudentiel pourra vendre beaucoup plus facilement sa participation de 79% dans Egg qui en Grande-Bretagne dégage des bénéfices.