EMC France : priorité aux PME, aux régions et au big data

Lors d’une rencontre informelle avec la presse, EMC France a résumé ses défis pour l’année 2012.

Devant la presse spécialisée, l’état major d’EMC France, réuni ce 8 février autour de Jean-Michel Giordanengo, président, a passé en revue ses ambitions pour l’année 2012. Priorité est donnée aux PME, en région, et donc une ouverture aux partenaires.

Jean-Michel Giordanengo, président d'EMC France
Jean-Michel Giordanengo, président d'EMC France

Le chiffre d’affaires d’EMC France s’est établi à 20 milliards de dollars en 2011, en progression de +18 %. Les ventes en France proviennent, pour 75 %, de sociétés clientes dépassant le million de dollars de revenu annuel et, pour 25 %, de PME. C’est sur ce créneau du mid-market qu’EMC France a décidé d’investir en 2012. Les ventes aux PME devront peser 30 % du chiffre d’affaires France en 2012 – comme en 2011. Le budget consacré aux forces de vente est en hausse de +25 %. Une quinzaine de recrutements sont programmés dont les deux-tiers sur le mid-market.
L’offre aux PME est désormais soutenue par la nouvelle génération de solutions de stockage VNXe – qui se positionne, depuis le deuxième semestre 2011, en dessous de la précédente offre d’entrée de gamme de CLARiiON (avec un ticket d’entrée inférieur à 7 K-euros).

La quête de partenaires

En France, EMC travaille avec plus d’une centaine de partenaires actifs. « Notre objectif est de multiplier ce nombre par deux, sachant que nous souhaitons des partenaires régulièrement actifs. Pour notre part, nous nous engageons sur un programme de formation, » nous a commenté Gérard Seewald, directeur commercial d’EMC France.

Gérard Seewald, directeur commercial d'EMC France
Gérard Seewald, directeur commercial d'EMC France

« Nous classons nos partenaires en deux catégories :
-d’une part, les “’tier 1′ ; ils sont certifiés selon notre programme Velocity ; ils sont engagés sur un chiffre d’affaires ; ils doivent disposer d’un “centre solution” pour les démos, où nous les assistons ;
-d’autre part, les ‘tier 2’, souvent des revendeurs spécialisés, offrant des solutions “clé en main”. C’est cette deuxième famille que nous voulons continuer de développer. »

De fait, depuis l’arrêt du partenariat avec Dell, EMC s’est résolument engagé dans cette distribution auprès de nouveaux partenaires.

Priorité aux régions

EMC France va également continuer d’investir auprès des régions, comme c’est le cas depuis 2006. Des succursales ont été ouvertes à Nantes, Toulouse, Lyon, Aix, Lille, et une antenne technique a été récemment créée à Strasbourg.

« Notre objectif d’ici à deux ans est de réaliser les deux tiers de notre chiffre en région », précise Gérard Seewald.

Un portefeuille en expansion

Il est vrai que l’offre d’EMC s’est considérablement élargie vers les PME, du fait de rachats ces quatre dernières années. Le portefeuille compte une demi-douzaine de familles de produits :
– les solutions de stockage Symmetrix VMAX, en haut de gamme ;
– les solutions de stockage mid-range, dont les produits spécifiques pour les PME : les nouvelles baies VNX (qui ont pris le relais des CLARiiON) ; il faut désormais y ajouter la gamme ‘Big data Storage’ Isilon (acquisition récente) ;
– les solutions pour la sauvegarde (la division BRS) ; elles connaissent une forte croissance, héritée du succès de Legato, Networker, Avamar (déduplication à la source) et DataDomain (déduplication à la cible) ; solutions auxquelles viennent s’ajouter, cette année, celles de stockage ‘Cloud’ ATMOS ;
– l’offre d’ECM (la division IIG), avec des solutions comme Documentum, Document Sciences et celles de Case Management comme xCP ;
– les solutions de sécurité avec la branche RSA ;
– l’offre big data Greenplum, constituée en BU (business unit) après sa récente acquisition ; « C’est un portefeuille de solutions très performantes dans le big data du fait de son intégration efficace dans les architectures multicœurs d’Intel. »
– les offres packagées pour datacenter, notamment l’architecture VPlex et l’offre VCE en partenariat avec Cisco et VMware.

Les attentes du projet Lightening, ou VFCache : des cartes flash PCIe

Dans le cadre du projet « Lightning », EMC France confirme la disponibilité prochaine de cartes flash NAND PCIe, désormais appelées VFCache.
Le seuil des 24 Po (pétaoctets) de stockage sur mémoire flash NAND a été franchi : il s’agit principalement d’unités SSD (Solid-State Drive) de 2,5 pouces avec interface SAS.

EMC carte Micron projet Lightning
EMC, carte Micron projet Lightning

VFCache marque une nouvelle étape : les premiers modèles de ces cartes flash NAND (en technologie SLC, Single-Level Cell) au format PCIe ont été fournis par Micron. Ces cartes VFCache vont offrir une capacité de 300 Go puis de 700 Go.
« L’objectif de ces cartes est d’accélérer les performances des applications critiques. Le débit d’accès E/S entre le serveur et les baies de stockage est augmenté de 210 %, et le temps de réponse diminue de 50 %, selon le benchmark TPCC avec Oracle ou IBM DB2 », précise EMC.

Un autre projet suit : il s’agira d’embarquer 15 To de données ou plus sur 5, 10 ou 15 cartes flash NAND PCIe, dans une appliance réseau… EMC compense, par cette stratégie, le différentiel de performances entre serveur et baies de stockage partout où cela est important. (cf. notre article : EMC lance ses cartes Flash PCIe).

Technologie FAST, multitiering automatique

Par ailleurs, EMC a récemment mis au point la technologie FAST, pour Fully Automated storage Tiering, intégrée dans les serveurs. Il s’agit, là encore, de support de mémoire flash sur unité SSD, permettant de hiérarchiser les données, à la volée, directement depuis la carte mère du serveur, pour pouvoir les aiguiller automatiquement vers un classement de stockage multitiering – ceci donc à la vitesse de la lumière, sans écriture disque.

Toutes ces capacités feront l’objet de nouvelles démos lors du prochain congrès EMC aux États-Unis (21-24 mai, Las Vegas).

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Les trois facettes du big data et le mariage Hadoop – Isilon

Le big data, selon Gérard Seewald, se définit suivant trois volets :
– l’accès et le stockage de volumes colossaux d’informations et, en particulier, de données non structurées qui proviennent souvent de l’extérieur de l’entreprise ;
– la capacité de traitement analytique, dans un laps de temps très court, voire en quasi temps réel. Par exemple, des simulations pour la finance ou la banque, des dispositifs de détection de fraude, le suivi de l’e-réputation de l’entreprise, le churn de la clientèle…
– la possibilité d’irriguer l’entreprise et ses décideurs en temps réel, avec l’information de valeur extraite par les systèmes analytiques.

Fin 2010, EMC s’est offert Isilon , concepteur d’une plateforme de stockage très extensible (highly scalable), fondée sur une architecture en clusters, un OS spécifique (OneFS) et le support de tous les protocoles standards (NFS, CIFS, FTP, HTTP et HDFS).

Il a été décidé de marier cette plateforme à Hadoop, le système de fichier open source traitant les très gros volumes de stockage de données non structurées et associant le système de fichiers HDFS (Hadoop Distributed File System) à Map Reduce, un framework logiciel permettant de développer des applications supportant de très gros volumes de données parallélisés sur de larges clusters capables de réunir des milliers de nœuds – exactement ce que fait Isilon  (cf. notre article : EMC marie Isilon et Hadoop).