A EMC World, Michael Dell s’impose en chef de Dell Technologies

Les 2 CEO en salle de presse

A l’occasion d’EMC World 2016, baptisée “Modernize”, Michael Dell est revenu sur les considérations stratégiques de la fusion imminente Dell-EMC, en apportant plusieurs précisions. Sans oublier d’égratigner HP…

Semaine très chargée lors d’EMC World à Las Vegas, ou de multiples annonces se sont bousculées, devant plus de 10 000 participants, dont Joe Tucci (CEO d’EMC) et Michael Dell qui ont assisté aux principaux keynotes, sagement assis au premier rang.

L’agenda du rachat serait maintenu

Joe Tucci (EMC) et Michael Dell.
Joe Tucci (EMC) et Michael Dell.

Après une brève allocution très classique sur la modernité, l’innovation et les nouveaux datacenters, Joe Tucci, CEO d’EMC, a annoncé l’arrivée sur scène de Michael Dell. Puis, il lui a cédé la place, préfigurant “la passation de pouvoir”.
Comme nous l’annoncions il y a quelques jours, Michael Dell, dirigeant de l’entreprise éponyme et acquéreur annoncé du spécialiste du stockage EMC, a annoncé que le nouveau groupe serait baptisé Dell Technologies, tandis que Dell EMC regroupera les activités Entreprise.

Et le CEO a même précisé que le calendrier restait le même, et que la vente serait «conclue en octobre prochain, après accord des actionnaires et des autorités compétentes.» Une façon de rassurer le marché? Car, comme vous l’avez lu dans Silicon.fr, ce rachat de 67 milliards de dollars n’est pas aussi paisible, et la réduction de la dette devient un casse-tête. En effet, Dell a déjà revendu ses activités de services Perot Systems à NTT Data pour un peu plus de 3 milliards de dollars, fait entrer Secureworks en bourse avec un succès très relatif. Enfin, Documentum serait à vendre. A suivre…

Avec un tel portefeuille… A nous le marché !

Un portefeuille très complet
Un portefeuille très complet

Le futur dirigeant de Dell Technologies a profité de chaque intervention avec les journalistes ou analystes pour afficher son optimisme et préciser sa stratégie.

«Depuis l’annonce de cette acquisition au mois d’octobre, nous nous sommes avant tout préoccupés de nos clients, de nos utilisateurs et de nos partenaires. Nos activités sont non seulement complémentaires, mais proposent aussi des technologies leaders dans leur domaine, qu’il s’agisse de stockage, de serveurs, de virtualisation, de Cloud, de Big data… et personne ne dispose d’une offre aussi large!» a martelé Michael Dell. «Cette future entreprise proposera tous les éléments essentiels pour composer des solutions complètes à destination des datacenters de l’entreprise digitale: Dell, EMC, Pivotal, SecureWorks, RSA, VCE… Un portefeuille aussi complet nous positionne idéalement pour réinvestir nos gains dans l’innovation et les nouvelles technologies.»

Plutôt que d’évoquer les éventuels recoupements de gammes, le dirigeant a préféré souligner les spécificités (que certains pourront interpréter comme des tendances décisionnelles…): «Traditionnellement présent sur le mid-market (les PME-PMI et les TPE), Dell gère toute la chaîne d’approvisionnement à travers un écosystème mondial. De son côté, EMC est le spécialiste des grandes entreprises, et également très impliqué dans l’innovation. Les équipes d’EMC bénéficieront pleinement du réseau de distribution et de tout l’écosystème de Dell.» Complémentarité certes, mais quid des produits concurrents? Dans le stockage par exemple?

Les 2 CEO en salle de presse
Les 2 CEO en salle de presse

Avec plus de 170 000 employés, le nouveau groupe se positionnera plus encore comme un leader face à IBM et surtout à HP, même s’il reste plus petit et déficitaire. Le CEO profite donc de l’écho de son intervention pour tacler HP. «Tandis que HP sépare ses activités et devient plus petit en divisant ses forces, nous faisons tout le contraire. Ainsi, nous concentrons nos forces sur les trois tendances incontournables que sont la vitesse, l’agilité, et l’évolutivité. Notre vision consiste à proposer aux entreprises l’ensemble des éléments utiles à leur infrastructure, depuis le matériel jusqu’au logiciel, en passant par les services. Et cela, depuis le cœur du système d’information jusqu’à ses frontières, et jusqu’au Cloud. Nous souhaitons non seulement équiper les nouveaux datacenters, mais aussi faire tourner en back-office les applications de l’entreprise digitale. Car aujourd’hui, toute entreprise est une entreprise de logiciels.»

Comme il l’avait clairement affirmé lorsqu’il a racheté toutes actions de sa société, Michael Dell a répété l’intérêt de disposer du temps nécessaire pour investir: «Dell Technologies sera une entreprise privée. Un statut qui nous permettra d’investir dans le temps, et non au rythme des annonces de résultats financiers.»

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