Emploi : les recrutements d’informaticiens repartent à la hausse

Après avoir enregistré une baisse de -15% en 2013, les recrutements de cadres en informatique devraient augmenter de 5% à 16% en 2014, selon l’Apec. Mais cette croissance reste insuffisante pour inverser la courbe du chômage dans la profession, observe le Munci.

Alors que la croissance française reste faible (+0,3% en 2013 et peut-être +0,7% en 2014), les recrutements de cadres en informatique dans le secteur privé devraient augmenter dans une fourchette allant de +5% à +16% en 2014. Et ce après avoir accusé une baisse de -15% en 2013, sous l’influence de variations conjoncturelles défavorables, selon l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

« Pour 2013, on est bien en deçà des prévisions initiales de l’Apec, qui une fois de plus s’est trompée », explique à la rédaction Régis Granarolo, président de l’association d’informaticiens Munci. « Malheureusement, on ne rattrapera pas le retard en 2014, ajoute-t-il. Malgré la progression anticipée des recrutements, on ne peut pas s’attendre à une forte baisse du chômage cette année. Dans le meilleur des cas, on aura une stabilité », insiste le Munci.

L’informatique moteur de l’emploi cadre

Selon le panel entreprises Apec, entre 33 500 et 36 800 embauches d’informaticiens devraient être réalisées cette année en France. C’est mieux qu’en 2013 (31 800 embauches). Toutefois, le niveau de 2012 ne sera pas atteint (37 300 embauches). Malgré tout, l’informatique reste l’un des deux principaux moteurs de l’emploi cadre en France avec au moins 20% du total des embauches prévues pour 2014. 22% selon la fourchette haute. Un tel pourcentage lui permettrait de devancer à nouveau la fonction commerciale (20% de l’ensemble).

Trois fonctions – l’informatique, la famille commerciale et le segment études/R&D –, devraient à elles seules concentrer 60% des recrutements de cadres en 2014. Plus largement, et ce n’est pas une surprise, le secteur des services est celui qui rerute le plus (69% des embauches de cadres), devant l’industrie (15%), le commerce (11%) et la construction (5%).

Une croissance insuffisante pour réduire le chômage

« Les volumes de recrutements devraient se situer à des niveaux toujours en deçà des niveaux d’avant crise », remarque Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. De plus, « le marché de l’emploi cadre reste très fortement segmenté en fonction du niveau d’expérience », c’est particulièrement vrai dans l’informatique. « Ainsi, aux deux extrêmes, se trouvent les jeunes qui mettent davantage de temps pour trouver un premier poste que les promotions des années antérieures, ainsi que les cadres de plus de 45 ans dont les difficultés se renforcent. »

La hausse attendue des embauches IT semble bien insuffisante pour changer notablement les choses. Car le chômage des informaticiens est coincé à un niveau record (Lire : Emploi : deux fois plus d’informaticiens au chômage en cinq ans). Selon les chiffres communiqués par Pôle emploi, la France comptait fin décembre 34 500 chômeurs de catégorie A cherchant un emploi dans les systèmes d’information et de télécommunications.

« L’heure n’est pas à l’euphorie, commente Régis Granarolo. Les créations d’emplois nettes (de 6 000 à 7 000 dans la filière cette année) ne permettront pas d’inverser la tendance. Nous ne sommes pas dans un cercle vertueux, malgré des initiatives intéressantes soutenues par une volonté politique forte dans le Cloud et le Big Data notamment. »

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