En 2009 le marché des télécom affiche sa plus faible croissance depuis 2002

Au delà de la crise économique, le secteur mondial des télécoms est marqué par des phénomènes structurels. L’arrivée de la 4G (LTE) sera-t-elle sa planche de salut?

A la veille de l’ouverture du Mobile World Congress de Barcelone, l’Idate a présenté ses prévisions du marché mondial des télécoms 2009 dans sa globalité : réseau, terminaux et services. Un marché moins malmené que la situation économique aurait pu le laisser croire puisque celui-ci a, globalement, augmenté de 1,7 % en valeur par rapport à 2008. Il s’établit désormais à 1440,7 milliards de dollars. Il n’en reste pas moins que cette croissance de 1,7 % reste la plus faible depuis 2002, souligne l’Idate. Surtout, elle succède au précédent ralentissement de 2008 qui, avec une croissance de 3,8 %, perdait déjà 2 points par rapport à 2007.

« Cette baisse est due à des phénomènes structurels, à savoir la maturité des marchés qui ont mené la croissance par le passé, ainsi que la téléphonie mobile dans les pays industrialisés, combinés à des pressions concurrentielles et réglementaires, dont l’impact a été encore aggravée par le ralentissement économique », explique Carole Manero de l’Idate.

En d’autres termes, le marché ne sortira pas indemne de la récession économique. Mais le secteur peut s’appuyer sur ses fondations pour reprendre des couleurs. L’Idate relève ainsi la hausse continue de données consommées, essentiellement dû à la croissance du nombre d’utilisateurs qui a progressé de 14% en 2009. Selon le cabinet d’étude, jusqu’à 4,5 milliards de personnes dans le monde ont bénéficié d’un service de télécommunication en 2009. Mais cette croissance des clients parvient à peine à compenser le ralentissement du marché au fil des ans. Les services d’accès constituent d’ailleurs le premier revenu du secteur des télécoms. Ils assurent à eux seuls plus de la moitié du chiffre d’affaires, jusqu’à 55% en 2009. Il n’en reste pas moins que la hausse des revenus des services de communication tend à ralentir: 707,4 milliards de dollars en 2007, 755,3 en 2008 et 784,7 en 2009. Soit des croissances annuelles respectives de 6,7 et 3,8%. Pour 2010, l’Idate prévoit cependant une amélioration à 823,7 milliards (+5%). Stimulé par la démocratisation des smartphones et l’émergence des réseaux haut débit, les services de données et Internet, pour leur part, progressent sainement mais discrètement (entre 0,5 et 0,7 points par an). Avec 275 milliards de dollars générés en 2009, ils représentent 19% des revenus totaux contre 17% en 2006 avec 222,2 milliards et 15% en 2001. Plus de 63 millions d’utilisateurs ont souscris à un service d’accès mobile haut débit dans le monde. Soit plus de 5 millions de nouveaux abonnés par mois en moyenne. Leur croissance ne suffit cependant pas à compenser la chute inexorable du marché du fixe passé de 427,3 milliards en 2006 à moins de 381 milliards en 2009. Cela ne s’arrangera guère en 2009; l’Idate avance une prévision de 364 milliards de dollars. Au final, en 2010, le marché global des télécom devrait s’élever à 1481,7 milliards de dollars, soit une hausse de 2,8%. Le retour à une croissance à deux chiffres viendra-t-il du LTE (Long Term Evolution), ce réseau de nouvelle génération (4G) qui promettra des débits faramineux? A peine balbutian aujourd’hui, le LTE devrait séduire 380 millions de personnes, essentiellement dans les pays industrialisés (Etats-Unis, Europe, Scandinavie, Chine, Japon et Corée du Sud), d’ici 2015, prévoit l’Idate.

L’institut prévient cependant que « des services innovants et les modèles commerciaux, tels que la VoLTE [voix sur LTE] qui peut apporter des avantages tant pour les opérateurs et les abonnés, doivent être déployés si les opérateurs veulent maximiser le potentiel du LTE, maintenir les revenus par utilisateur et continuer à en faire un réseau ‘intelligent’ ». Maturité du marché et des usages obligent, le retour à la profitabilité passera donc par le déploiement rapide des services adéquates propres au nouveau réseau.