Pour encaisser sa croissance, Ikoula mise sur un datacenter en Picardie

L’hébergeur Ikoula rachète à une grande banque française un datacenter dans l’Aisne. Ce second équipement va lui permettre de muscler ses offres sur les marchés de la continuité d’activités.

Gavetti
Jules-Henri Gavetti, Pdg d’Ikoula

Après avoir levé des fonds en juin, après de la société d’investissement Ardian, Ikoula s’agrandit, en mettant la main sur un datacenter situé en Picardie (à Eppes, village situé à côté de Laon, dans l’Aisne). Cet équipement de 300 m2 de salles informatiques (de niveau Tier III) s’ajoute à l’implantation historique de la société, à Reims, où Ikoula possède un premier datacenter (500 mètres carrés répartis sur plusieurs salles). Le site dans l’Aisne a été racheté auprès d’une grande banque française. « Jusqu’en février dernier, ce datacenter construit il y a sept ans était en production, explique Jules-Henri Gavetti, le Pdg (en photo). Cet équipement respecte les normes bancaires : il ne comporte pas de fenêtres, est en mesure de résister à l’impact d’un camion lancé à pleine vitesse, etc. Et nos fibres passaient à côté de Eppes. L’opportunité était trop belle. »

Pour l’hébergeur rémois – qui a réalisé un peu moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires sur son dernier exercice -, il s’agit là d’un investissement massif : 10 millions sur les 5 prochaines années pour porter la salle à pleine capacité, avec des équipements haute densité. « En plus, nous disposons d’un terrain nous permettant de construire un ou deux bâtiments équivalents », ajoute le Pdg.

« Plus de place à Reims »

Dans un premier temps, ce second datacenter, permettra à Ikoula de monter des offres de PRA (reprise d’activités) ou de PCA (continuité d’activités) basée sur la proximité des deux datacenters (seulement éloignés de 50 km). « Jusqu’à présent, nous proposions plutôt du back-up distant », reconnaît Jules-Henri Gavetti. L’hébergeur va ainsi proposer ce type d’options sur son offre de Cloud privé CloudStack, puis sur son service de stockage objet (I keep in Cloud). Le service de haute disponibilité Flex HQ bénéficiera également d’un PRA distant rendu possible par l’arrivée du datacenter de Eppes (attendue en octobre). Ikoula promet une redondance à 40 Gbits/s, y compris pour ses clients en colocation.

Eppes doit aussi servir le développement européen que vise aujourd’hui l’hébergeur. « A Reims, nous n’avions plus de place pour augmenter la superficie et muscler nos offres de calcul. Nous n’avions donc pas la capacité à nous lancer sur le marché européen », dit Jules-Henri Gavetti. Car, si Ikoula prévoit de louer quelques petites infrastructures dans les pays voisins où il veut s’implanter (Grande-Bretagne, Allemagne), c’est pour assurer le stockage des données, la puissance de calcul restant centralisée en France.

La société compte quelque 6 000 clients à travers trois types d’offres : hébergement, infogérance et solutions collaboratives dans le Cloud en marque blanche. La société emploie environ 50 personnes et prévoit quelques recrutements sur le bassin d’emploi de Laon pour opérer son nouvel équipement.

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