Encore un internaute chinois emprisonné…

Il a été arrêté pour avoir écrit un texte critiquant les pratiques du régime. Plusieurs dizaines de dissidents internautes ont déjà connu le même sort

Internet terrain de libre expression? Pas en Chine. Si l’Empire du milieu se caractérise par un développement exponentiel des nouvelles technologies, il fait aussi parler de lui pour sa répression d’un autre âge, mais toujours impitoyable vis à vis des dissidents internautes.

Après la multiplication des fermetures de cyber-cafés, les autorités chinoises s’en prennent aux internautes eux-mêmes. Un vendeur de cigarettes et de bière de la ville de Changchun (nord-est de la Chine) a été arrêté par la police secrète pour avoir « menacé la sécurité de l’Etat ». Son crime? Avoir publié sur internet des écrits critiquant la doctrine officielle du régime, a rapporté ce 3 juillet une organisation de défense des droits de l’Homme. Subversion Luo Yongzhong, âgé de 36 ans, est handicapé d’une jambe; il a publié au total plus de 150 commentaires sur l’actualité, dont certains dénonçaient la théorie de la « triple représentativité » de l’ancien président chinois Jiang Zemin, toujours chef des armées, selon Human Rights in China. Le pays tente de contrôler l’incontrôlable, à savoir l’usage d’Internet. D’un côté, il encourage les gens à s’équiper d’ordinateurs, à se connecter à Internet et à se doter de téléphones mobiles. De l’autre, il tente de maîtriser, par tous les moyens, les contenus échangés sur le réseau, empêche l’accès à certains sites, emprisonne ceux qui n’auraient pas compris la règle du jeu… Plusieurs dizaines d’internautes sont détenus en Chine pour leurs écrits. Fin mai, quatre dissidents qui avaient demandé sur Internet un changement de système politique avaient été condamnés pour « subversion » à huit et dix ans de prison.