Ericsson veut construire le backbone de la société de l’information

Pour Ulf Ewaldsson, directeur technique d’Ericsson, le réseau qui doit soutenir la transformation de la société reste encore à construire.

« Nous avons maintenant passé le point d’inflexion dans la société en réseau. » Au TMForum (du 1 au 4 juin à Nice), Ericsson a présenté, par la voix de Ulf Ewaldsson, son directeur technique depuis 2012, sa vision de la société de l’information et de son évolution. Un modèle entrainé par la miniaturisation des composants électroniques qui permettent de connecter tous les appareils. « Que ce soient les smartphones, les machines à laver ou les systèmes d’éclairage, tout notre environnement peut être connecté aujourd’hui », soutient le directeur technique du fournisseur IT suédois. Qui ajoute que « derrière chaque composant électronique, il y a un morceau de logiciel ».

Une capacité de connectivité qui, combinée aux capacités de calcul du Cloud, « fournit une opportunité de cercle vertueux où la collecte de données, leur analyse pour la prise de décision, leur renvoi pour améliorer le fonctionnement des appareils constitue le vrai facteur de transformation. » Un modèle applicable à tous les domaines, aux yeux du responsable qui a notamment participé à l’intégration des technologies HSPA et LTE dans les systèmes d’accès radio (RBS 6000) d’Ericsson. « Ce n’est plus une perspective, c’est une réalité aujourd’hui. »

26 milliards d’objets communicants

Et plus encore demain. Même si Ericsson a profité de l’événement pour affiner à la baisse ses prévisions en matière d’appareils communicants. Leur nombre s’élèvera à 26 milliards en 2020 dans le monde, un cran au dessous des 50 milliards annoncés il y a cinq ans, donc. « C’était une vision plus qu’une prévision, justifie-t-on du côté d’Ericsson. Nous avons amélioré nos méthode de calculs. » Un volume d’objets qui n’en reste pas moins conséquent (réparti entre les téléphones et PC portables/tablettes pour plus de 14,5 milliards d’unités, les 3,9 milliards d’appareils grand public et les 7,3 milliards de dispositifs M2M) et que le réseau devra être en mesure d’absorber.

26 milliards d'objets communicants en 2020, selon Ericsson
26 milliards d’objets communicants en 2020, selon Ericsson

Pour Ulf Ewaldsson, il faut « transformer le réseau pour délivrer cette promesse que le Cloud et la manière dont les entreprises vont travailler induisent dans la transformation de la société ». Le CTO (Chief Technical Officer) a notamment évoqué la manière dont les acteurs du Net révolutionnent l’accès aux contenus en les mettant instantanément à la disposition des consommateurs comme le fait l’offre VOD de Netflix. Où encore tout l’écosystème qui se construit autour de la voiture connectée (avec des services d’échange d’informations de sécurité en temps réel, de mise à jour à distance des systèmes informatiques du véhicule ou même de livraison dans le coffre du véhicule de biens commandés par le propriétaire). « Le réseau devient un atout pour les industriels qui construisent des appareils et ceux qui fournissent les applications. A nous de mettre en place la bonne infrastructure. » Et fournir aux entreprises qui ne sont pas opérateurs une plate-forme pour mettre en œuvre la transformation annoncée à travers la gestion du réseau, des ressources, de la facturation, des transactions, des partenaires.

Des ressources réseau à la demande instantanément

La bonne infrastructure passera par les innovations continuelles du réseau, notamment celles des technologies qui se concrétiseront dans la 5G à l’horizon 2020. Cette nouvelle génération de réseau mobile se distinguera par son architecture ouverte à la « softwarisation » du réseau (SDN), à la virtualisation des fonctions réseau (« ce que nous aurons dans le courant de l’année »), à l’utilisation de l’Open Source « à un niveau bien plus élevé que jusqu’à présent », à l’amélioration de la gestion de l’orchestration, du transport, et des capacités de calcul (« en unifiant OSS et BSS », avec une nouvelle version de Adaptive Inventory annoncée sur le salon), etc. Autrement dit, une approche plus horizontale et agile du réseau qui permettra à des Cloud dédiés (automobile, industrie, banque…) « d’accéder dynamiquement et dans la milliseconde au réseau en fonction de la demande des terminaux », aussi simplement qu’on allume et éteint la lumière quand on en a besoin aujourd’hui.

« C’est notre vision du réseau dont nous aurons besoin demain. Ce ne sera pas facile d’y arriver mais comme vision, ça fonctionne très bien », concède le CTO d’Ericsson qui entend ainsi positionner son entreprise comme « le backbone de l’infrastructure de la société de l’information ».

Ulf Ewaldsson, CTO d'Ericsson, présente sa vision du réseau à délivrer pour instaurer la société de l'information.
Ulf Ewaldsson, CTO d’Ericsson, présente sa vision du réseau à délivrer pour instaurer la société de l’information.

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