Les ESN de taille moyenne peinent à accéder aux marchés

Les complexités d’accès aux marchés publics ou privés sont considérés comme un casse-tête par les petites et moyennes entreprises de services du numérique (ESN), d’après Inop’s.

Inop’s, qui met en relation directe PME de l’IT et grands comptes privés ou donneurs d’ordre publics, a interrogé les dirigeants de 300 ESN petites et moyennes en France, dont 40% déclarent un chiffre d’affaires annuel compris entre 1 et 5 millions d’euros. Un état des lieux du marché a été dressé.

Le « quasi monopole » des grandes SSII

Devant les difficultés pour recruter des profils qualifiés (27% des réponses), les complexités d’accès aux marchés sont considérés comme le principal casse-tête (38%). Par ailleurs, 88% des problèmes de tarifs évoqués seraient liés au positionnement des grandes SSII généralistes dans les référencements et contrats cadres.

« Plus que la baisse générale des tarifs constatée sur ces marchés, c’est le quasi monopole des grands groupes généralistes qui pose problème », a commenté Laurent Lévy, président fondateur d’Inop’s. « Pour avoir accès à ces marchés, ajoute-t-il, les PME sont contraintes de se positionner comme des sous-traitants de grands fournisseurs avec une double pénalité à payer : la non-reconnaissance de leur identité de par l’opacité de la relation de sous-traitance avec les grands acteurs généralistes, et la compression des marges du fait des mark-up importants imposés par les grands fournisseurs ».

La trésorerie des ESN fragilisée

Les délais de paiement, qui pèsent sur la trésorerie des PME de l’IT, constituent un autre frein. Résultat des courses, 60% des répondants déclarent investir moins de 5% de leur chiffre d’affaires dans la R&D. « 58% des entrepreneurs voudraient investir davantage mais ne le peuvent pas. Et moins de la moitié ont fait appel au CIR (crédit d’impôt recherche) durant les deux dernières années, l’outil étant plus axé sur l’innovation de rupture que l’innovation appliquée du numérique », a souligné Laurent Lévy.

Pour couronner le tout, 88% des dirigeants d’ESN de taille moyenne ne se sentent pas assez ou « pas du tout » considérés par le gouvernement et les chambres syndicales professionnelles. La réalité des PME de l’IT « est en décalage avec l’exaltation institutionnelle autour des PME en tant que vecteurs agiles du développement économique français », analyse le fondateur d’Inop’s.

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