Espionnage en ligne : AOL, Apple, Facebook, Google, LinkedIn, Microsoft, Twitter et Yahoo passent à l’offensive

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Une coalition de grands acteurs américains du monde IT appelle le gouvernement américain à revoir sa politique de renseignement et de collecte des données. Décryptage…

Une coalition d’industriels, composée d’AOL, Apple, Facebook, Google, LinkedIn, Microsoft, Twitter et Yahoo, monte aujourd’hui au front pour réclamer une réforme des méthodes gouvernementales de surveillance. Une lettre ouverte a été adressée au président des États-Unis et aux membres du Congrès américain. En voici le texte :

« Nous comprenons que les gouvernements ont le devoir de protéger leurs citoyens. Mais les révélations de cet été ont mis en évidence le besoin urgent de réformer les pratiques de surveillance du gouvernement américain.

Dans de nombreux pays, la balance a basculé trop loin en faveur de l’État et aux dépens des droits individuels qui sont inscrits dans notre Constitution. Cela sape les libertés que nous chérissons tous. Il est temps pour un changement.

Pour notre part, nous nous concentrons sur la sécurité des données des utilisateurs en déployant les dernières technologies de chiffrement afin d’empêcher une surveillance non autorisée sur nos réseaux, et en repoussant les demandes du gouvernement afin de nous assurer qu’elles sont légales et raisonnables dans leur portée.

Nous exhortons les USA à faire des réformes qui garantissent que les efforts de surveillance du gouvernement soient clairement limités par la loi, proportionnés aux risques, transparents et soumis à une surveillance indépendante. »

Une proposition en cinq points

Le site Reform Government Surveillance (accessible à cette adresse) regroupe les propositions de cette coalition d’acteurs IT. Il propose les actions suivantes :

1/ Limitation de l’autorité des gouvernements à collecter des informations utilisateur. Le curseur entre le besoin de protéger les citoyens et le droit à la protection de la vie privée devrait être fixé clairement et de façon raisonnable. De surcroit, les gouvernements devraient limiter leurs opérations de surveillance à des personnes ciblées, et non plus collecter massivement des données sur Internet.

2/ Supervision et responsabilisation. Les agences de renseignement devraient travailler dans un cadre juridique clair. Des processus de contrôle et de révision indépendants devraient également être mis en place. Enfin, les règles les plus importantes décidées par l’État devraient être ponctuellement rendues publiques, afin que les tribunaux puissent en informer les citoyens.

3/ Transparence sur les demandes du gouvernement. La transparence est essentielle afin que le débat puisse être mis en place. Aussi, les entreprises devraient avoir le droit de publier le nombre et la nature des demandes d’informations utilisateur en provenance du gouvernement. Les gouvernements devraient par ailleurs communiquer eux même rapidement ces informations au public.

4/ Respecter la libre circulation de l’information. La capacité des données à circuler et à être consultée au-delà des frontières est jugée essentielle pour l’économie du 21e siècle. Les gouvernements devraient permettre le transfert de données et ne devraient pas empêcher l’accès par des entreprises ou des individus à l’information, ni imposer aux prestataires de services de localiser l’infrastructure dans les frontières de leurs pays.

5/ Éviter les conflits entre les gouvernements. Afin d’éviter des conflits de lois, il devrait y avoir un cadre solide, fondé sur des principes, et transparent pour régir les demandes légitimes de données entre les administrations. Lorsque la législation d’un pays entre en conflit avec les lois d’un autre, il incombe aux gouvernements de travailler ensemble afin de résoudre le problème.

Crédit photo : © Andriy Solovyov – shutterstock


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