Etude : L’adoption du Cloud confrontée à une crise de croissance

L’adoption du Cloud est en croissance dans les entreprises européennes, à travers le Cloud hybride. Mais des freins demeurent autour de la sécurité des données et des contrats, et l’intégration avec l’existant.

Netmediaeurope (éditeur de Silicon) a mené une étude sur le Cloud. Baptisée « Cloud : quel impact sur les entreprises », elle a été menée en mars 2016 auprès de 432 décideurs informatiques et métiers d’entreprises de différentes tailles et issues de 5 pays européens (France, Italie, Espagne, Allemagne et Angleterre).

Parmi les enseignements tirés de cette étude, il ne fait plus de doute que l’adoption du Cloud est en phase de croissance en Europe. 52% des organisations recourent au Cloud, soit une progression de 5 points en un an. Un cap est donc franchi avec plus de la moitié des entreprises ayant adopté le Cloud. Une opération de séduction et de conversion aux « Cloudophobes » qui étaient 33% en 2015 et qui ne sont plus que 26% en 2016.

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Cloud hybride et privé restent privilégiés

Dans le détail, la porte d’entrée du Cloud en entreprise est le stockage/partage de documents (63%), le SaaS (62%) et l’hébergement d’applications (55%). Le PaaS est relégué en 4ème position avec 35% de répondants, même si les grands comptes (47%) le considèrent comme une priorité. Les bénéfices attendus du Cloud sont de plusieurs ordres. Les entreprises souhaitent en premier lieu rendre leur informatique plus évolutive et réactive (54%) et faciliter l’accès à distance aux applications (47%). A noter que les questions de coûts et d’économies réalisées n’arrivent qu’en dernière position (37%).

Quel type de Cloud choisir ? Les entreprises européennes focalisent leur attention sur le modèle privé (40%) et hybride (43%). Le Cloud public ne séduit pour l’instant que 17% des interrogés. Mais cette proportion d’intérêt pour le IaaS varie en fonction de la taille de l’entreprise. Les petites sociétés ont plus d’appétence pour le Cloud public (25%) et les grands comptes restent réfractaires à cette idée (8% montrent de l’intérêt). Un écart qui peut s’expliquer par une maturité plus forte dans la définition d’une stratégie Cloud en fonction de la taille de l’entreprise. Moins de la moitié des PME ont une stratégie dans ce domaine, alors que les grandes entreprises sont 58%.

Des freins nommés sécurité et intégration avec l’existant

Pour franchir une autre étape dans l’adoption du Cloud, il sera utile de lever certains obstacles et le premier d’entre eux : la sécurité. Les doutes sur la capacité des fournisseurs à garantir la sécurité des données constituent la préoccupation numéro 1 des décideurs informatiques et métiers (68%). Un sentiment renforcé par le manque de compétences juridiques en interne pour se protéger des risques sur le plan contractuel (65%). Pour répondre à ces inquiétudes, les décideurs sont plus sensibles à des fournisseurs de Cloud disposant d’un datacenter à proximité des entreprises (51%). Ils n’hésiteront pas non plus à avoir recours à des prestataires extérieurs pour la sécurité (38%) à l’avenir.

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L’intégration avec l’existant est un autre point de blocage. Dans une démarche de Cloud hybride, les responsables européens sont attentifs à l’interopérabilité des fournisseurs de Cloud avec leur système d’information (45%). Pour l’avenir, ils sont pessimistes sur le fait de disposer de compétences en interne sur ce sujet (61%) et envisagent de solliciter des services IT externes pour gérer l’intégration avec des applications existantes (40%).

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