L’Europe retarderait son enquête sur Huawei et ZTE

Europe Huawei ZTE (crédit photo © Lightspring - shutterstock)

Soupçonnés de pratique de dumping, Huawei et ZTE ne seraient pas inquiétés par l’enquête de la Commission européenne avant 2013.

L’Europe voudrait-elle éviter d’attiser les tensions avec la Chine ? Reuters rapporte que la Commission européenne reporterait son enquête sur les équipementiers chinois Huawei et ZTE, probablement jusqu’au milieu de l’année 2013.

Les deux sociétés ont été la cible d’attaques de la part du Congrès américain. Un rapport, présenté lundi, préconise aux entreprises de ne pas avoir recours aux solutions réseaux de Huawei et ZTE pour des raisons de sécurité. Les deux intéressés répliquent, se déclarant victimes de protectionnisme américain.

Soupçons de dumping

L’Europe se distingue néanmoins des États-Unis en s’intéressant aux pratiques de dumping des deux équipementiers chinois et non pas aux questions de cybersécurité ou de d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois.

D’ailleurs, les deux entreprises visées ont un accès total au marché européen contrairement au continent nord-américain. Récemment, Huawei s’était notamment vu bloquer l’accès au réseau mobile de Sprint Nextel.

Si l’Europe retarde son enquête, c’est potentiellement parce qu’aucune plainte n’a officiellement été déposée de la part des équipementiers concurrents (notamment européens, dont Ericsson, Alcatel-Lucent et Nokia Siemens). Or, une plainte officielle est généralement (mais pas systématiquement) nécessaire pour lancer une enquête.

Se fermer le marché chinois

Il est vrai que ce serait prendre le risque pour les équipementiers européens de se fermer le marché chinois. La Chine est le deuxième partenaire commercial, après les États-Unis, de l’Europe. Les échanges commerciaux devraient s’élever à 500 milliards d’euros cette année entre les deux régions.

De plus, même avec des éléments concrets sur les pratiques tarifaires menant à une distorsion de la concurrence, la Commission serait à la fois juge et partie si elle lance son enquête faute de plaintes des acteurs concernés. Ce qui risquerait d’être maladroit. Autant que le rapport américain « aux conclusions préméditées », selon Huawei ?

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