Fibre noire: Sipartech, soutenu par Xavier Niel, ceinture Paris

Sipartech, le jeune opérateur d’infrastructure fibre noire, continue son encerclement de la capitale, grâce à NJJ Capital (Xavier Niel, patron de Iliad Free)

Joli coup pour la jeune pousse Sipartech: créée en août 2008 par son président, Julien Santina, ingénieur télécoms devenu entrepreneur, la société reçoit l’appui financier de NJJ Capital, société de venture-capital dirigée et financée par Xavier Niel, patron d’Iliad Free.
La mise de fonds est honorable: 1,5 million d’euros.

Sipartech, qui compte une quinzaine de personnes, a réussi en moins de deux ans à mettre en place une infrastructure de fibre noire passive de 190 km tout autour de Paris. Il compte déjà parmi ses clients des noms aussi prestigieux que les centres d’hébergement Interxion, Télehouse 2, Redbus
Equinix, Level3 Communications, SFR (Courbevoie), Interoute Datacenter, Globalswitch… Et l’objectif est d’étendre cette offre.

Pourquoi un tel succès alors que l’on croyait la capacité disponible en fibre optique déjà largement suffisante, après la pose de milliers de kilomètres de fourreaux, il y a 10 ans déjà, jusque dans la Seine, par les LDCom, Colt ou autres Completel – sans oublier la Ville de Paris et la RATP?
« Nous avons choisi de ceinturer Paris, avec un anneau de 190 km de fibre passive et pas mois de 130 points de sortie« , explique Julien Santina. « Et de rééquilibrer l’offre vers le Sud et la rive gauche de Paris. Car il y a une forte concentration sur l’Ouest et le Nord de Paris (Aubervilliers). »

Outre le déploiement des réseaux de fibres à domicile (FTTH), de plus en plus d’entreprises ont besoin d’être raccordées à leur infrastructure informatique en fibre optique pour minimiser le temps d’accès à leurs données.  Il faut donc que les opérateurs répondent très vite présents pour que, dès l’ouverture commerciale, les clients du centre de données aient un accès à nombre important d’opérateurs.
On assiste donc à un renouveau sur ce marché qui a vu très peu de nouveaux entrants depuis l’éclatement de la bulle Internet.

Sipartech représente donc cette nouvelle génération de prestataires portés par l’externalisation d’infrastructures informatiques.
« Nous comptons beaucoup sur la demande en connexions courtes, les plus courtes possibles« , explique Julien Santina.

Une équipe de R&D d’une demi-douzaine de personnes a été installée  à Emerainville (77): c’est elle qui teste notamment les capacités des fibres optiques de nouvelle génération. « Actuellement, nous qualifions des câbles de 22 mm intégrant jusqu’à 432 fibres! [contre 144 ou 288 précédemment], ces câbles provenant de Silec ou Corning.
Les chemins de câblage empruntés sont soit les égouts de Paris, soit des fourreaux loués auprès d’opérateurs, soit du génie civil chaque fois que nécessaire.

La jeune pousse vient de réussir à  lever des fonds pour accélérer son déploiement et sa branche commerciale. C’est la holding personnelle de Xavier Niel – NJJ Capital – qui vient récemment d’apporter le million et demi d’euros espéré tout en entrant dans le capital de la société.

Le soutien financier de NJJ Capital va nous permettre de poursuivre le déploiement de notre infrastructure de fibre noire. En effet, depuis notre création, nous avons déjà déployé un réseau de 190 kilomètres de fibres, doté de 130 points de raccordement, sur les 200 kms prévus d’ici fin 2010« , commente Julien Santina dans un communiqué.

Carte de déploiement de la fibre noire de Sipertech


Près d’un an après le lancement de la commercialisation de son infrastructure, Sipartech a déjà séduit une soixantaine de clients où figurent, entre autres, TDF, Pixmania, AuFeminin.com, Publicis, Cogent ou encore… Free et sa branche hébergement “Online”. Les contrats proposés s’étendent sur des périodes de 3 à 15 ans (sous forme d’IRU) pour des montants allant jusqu’à plusieurs millions d’euros.