Fibre : Stéphane Richard évoque les «débats» d’Orange avec SFR

Alors qu’il brigue un troisième mandat, Stéphane Richard évoque le conflit qui oppose Orange à SFR sur le déploiement de la fibre en zones moyennement denses.

Stéphane Richard se plait chez Orange. L’actuel PDG a informé le conseil d’administration être candidat à un troisième mandat à la tête de l’opérateur historique, nous apprenait Les Echos la semaine dernière. Une information que le dirigeant a indirectement confirmée. « J’ai 55 ans et j’ai envie de continuer […] Je lance des projets importants pour l’avenir du groupe et j’en ai d’autres dans les cartons », a-t-il déclaré au Journal du dimanche. Son mandat de quatre ans s’arrête le 18 mai 2018.

Le dirigeant a effectivement beaucoup de projets lancés dans le cadre du plan Essentiel 2020. Parmi les plus stratégiques en cours, citons le lancement d’Orange Bank, qui ouvrira ses portes (numériques) le 6 juillet prochain. Nombre de chantier ont également été engagés à l’international. En Espagne avec le rachat de Jazztel en 2015 d’une part, et en Afrique d’autre part. Récemment, la filiale Digital Investment de l’opérateur annonçait investir 50 millions d’euros dans le soutien à des start-ups africaines.

Qui plus est, d’autres chantiers plus locaux attendent le prochain PDG. Particulièrement sur le plan concurrentiel. Alors qu’Orange a résisté à l’assaut de Free mobile en 2012, il doit aujourd’hui affronter l’ambition de SFR (bientôt renommé Altice France) dans les contenus. La maison mère de l’opérateur au carré rouge fait de l’exploitation de contenus (audiovisuel, presse, médias…) un axe de développement stratégique et lance des investissements massifs en ce sens (notamment l’acquisition des droits d’exclusivité des Ligues des Champions et Europa pour les trois prochaines années). Le groupe vient d’ailleurs d’annoncer un partenariat avec Netflix pour proposer le service de streaming à la carte à ses abonnés. En réponse, Orange aurait pu se rapprocher de Canal+. Mais Stéphane Richard a assuré au JDD qu’un rapprochement avec le groupe audiovisuel n’était pas à l’ordre du jour « pour le moment ». Pas plus que celui du rachat de Telecom Italia, dont Vivendi, propriétaire de la chaîne cryptée, est le premier actionnaire.

Pas de consolidation

Au cours de l’année, a minima, qui lui reste à la tête de l’entreprise, Stéphane Richard se concentrera également sur le déploiement de la fibre sur le territoire français. Un domaine sur lequel Orange est également en conflit avec SFR. Ce dernier a porté plainte contre Orange sur la question de la couverture des zones moyennement denses afin de renégocier l’accord de cofinancement signé avec son concurrent pour obtenir 50% de la couverture des zones en question contre 20% initialement. Dans l’hebdomadaire dominical, Stéphane Richard évoque des « débats » avec SFR. Malgré la plainte de ce dernier, le PDG d’Orange déclare chercher un « compromis raisonnable [qui] tienne compte des investissements engagés par Orange depuis six ans ». L’accord avait en effet été signé en 2011 bien avant que SFR ne passe des mains de Vivendi à celles de Altice en 2014.

Sur le plan de la consolidation du marché des télécoms, et un an après l’échec du rapprochement de son groupe avec Bouygues Telecom, Stéphane Richard a également assuré au JDD que « les conditions ne sont pas réunies ». Tout en considérant que la sortie de l’Etat, toute ou partie, du capital d’Orange restait « une possibilité ». Ce même Etat qui, en tant que premier actionnaire (24% environ) et représenté par trois administrateurs, décidera du renouvellement du mandat de l’actuel PDG. Seule ombre apparente au tableau pour Stéphane Richard : son implication dans l’affaire Tapie (escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics) alors qu’il était directeur de cabinet de Christine Lagarde, ministre des Finances au moment des faits et dont le parquet souhaite un renvoi en correctionnelle en 2018.


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crédit photo : Reynald Fléchaux