Fin de la grève à Deutsche Telekom

Un compromis autour du projet d’externalisation du groupe a été trouvé. Les
syndicats ont fait des concessions importantes

La plus importante grève qu’ait connu Deutsche Telekom est terminée. Après huit semaines de blocage, un terrain d’entente semble avoir été trouvé entre l’opérateur historique allemand et les syndicats.

Rappel des faits. L’opérateur a provoqué ce mouvement social en avril en annonçant qu’il comptait déplacer 50.000 salariés vers une nouvelle unité de services (T-Services), ce qui permettrait de modifier les contrats de travail.

Deutsche Telekom propose de baisser de 12% en deux ans, les salaires de ces 50.000 personnes. En contre-partie, leurs emplois seront garantis jusqu’en 2010…

Cette initiative serait due à un contexte financier particulièrement défavorable, nécessitant des coupes sombres dans les dépenses. L’action en bourse a considérablement chuté ces derniers temps et l’annonce, en mai , d’un recul de 58% du résultat à 459 millions d’euros (contre 1,09 milliard l’an dernier) n’a rien arrangé.

René Obermann, le nouveau patron de l’opérateur a présenté un nouveau plan destiné à améliorer la compétitivité du groupe. Outre des investissements dans la fibre optique, le groupe entend réduire ses coûts de 900 millions d’euros.

Manifestations et grèves massives (et historiques) ont provoqué des négociations. Finalement, l’accord entre la direction et Ver.di, principal syndicat prévoit bien l’externalisation de 50.000 postes. Les salariés de la nouvelle unité T-Services travailleront 38 heures par semaine contre 34, pour des salaires en baisse de 6,5%.

L’opérateur a accepté d’étaler la baisse de salaire sur 42 mois, garantit que la nouvelle entité ne sera pas vendue avant 2010 et exclut tout licenciement sec d’ici 2013. Par contre, les salaires à l’embauche seront également revus à la baisse. Enfin, il n’y aura pas de revalorisations salariales pour l’ensemble des salariés du groupe d’ici la fin 2008.

Pour les observateurs, l’accord penche lourdement en faveur de la direction qui obtient à peu près ce qu’elle voulait.