France: la musique numérique ne sauve pas les meubles

Après une reprise, le marché de la musique est à nouveau dans le rouge. Les Majors reconnaissent enfin qu’il s’agit d’une tendance structurelle

Les ventes de disques continuent à baisser en France. Lors du premier semestre, le marché ‘physique’ de la musique s’est replié de 11,3% à 353 millions d’euros après avoir montré quelques signes de reprise.

Le succès de la musique numérique: plates-formes de téléchargement en ligne mais surtout les sonneries pour mobiles, n’ont pas compensé cette chute. Le marché numérique a bondi de 79% à 20,2 millions d’euros, mais ne représente que 5% du marché global. Au total, le marché subit une baisse de près de 9% sur un an. Les ventes de détail ont reculé de 21,5% en volume et de 10,5% en valeur. Pour la première fois, les Majors ne cherchent plus de boucs émissaires comme le P2P pour expliquer ce phénomène. Hervé Rony, interrogé par la Tribune explique que « cela semble être une tendance de fond avec laquelle il faut que nous comptions ». Certes, le piratage et les téléchargements illégaux expliquent en partie la baisse du marché. Mais comme le soulignent depuis des années de nombreux experts, cette tendance est d’abord due à d’autres facteurs. On citera dans le désordre la fin de vie du support CD, la politique éditoriale à court terme des maisons de disque faisant la part belle aux coups marketing, le prix des disques et les arbitrages budgétaires des consommateurs, surtout les jeunes, qui doivent faire un choix entre musique, et cinéma, internet, jeu-vidéo etc… À force de taper exclusivement sur les méchants internautes adeptes du peer-to-peer, notamment avec la très contestée loi DADVSI, l’industrie s’est trompée de problème.