France Télécom boucle la reprise d’Equant

La reprise des minoritaires, des actifs et du passif coûtera 578 millions d’euros à l’opérateur historique

C’est fait, France Télécom a signé un accord définitif en vue de la réintégration à 100% d’Equant, sa filiale spécialisée dans les services de télécommunications pour multinationales. Après Orange et Wanadoo, France Télécom poursuit son objectif de devenir un opérateur intégré et payera la coquette somme de 578 millions d’euros pour reprendre sa filiale

Le groupe a revu son offre à la hausse, elle était à l’origine de 564 millions d’euros. Ce prix inclut la reprise des actifs et du passif ainsi que les minoritaires d’Equant dont il détient à ce jour 45,8%. Ce montant représente un prix implicite par action pour les actionnaires d’Equant de 4,30 euros. Les termes définitifs de l’accord, qui représentent une augmentation de 0,10 euro du prix implicite par action Equant par rapport à la proposition initiale de France Télécom, ont été approuvés par le Conseil d’administration de l’opérateur. Il représente : une prime de 19,4% par rapport au cours de clôture du 21 janvier 2005 ; une prime de 18,1% sur un mois ; 16,2% sur trois mois. But de la manoeuvre: permettre à Equant de dégager enfin des bénéfices, ce qui n’est jamais arrivé depuis sa création. Equant reste sur des pertes de 356 millions de dollars en 2003 et 589 millions en 2002. Et 2004 est toujours dans le rouge (voir encadré). Equant a d’ailleurs sollicité auprès de sa maison mère une ligne de crédit de 250 millions de dollars qui lui permettra de satisfaire ses besoins de financement jusqu’à fin 2006. Résultats 2004 dans le rouge, en ligne avec les perspectives

Des perspectives bien difficiles. Equant a affiché une perte nette de 274 millions de dollars ou 0,94 dollars par action au titre de son exercice 2004, contre une perte de 356 millions ou 1,22 dollar par action publiée en 2003. La perte d’exploitation ressort à 375 millions de dollars, contre 276 millions enregistré l’année précédente. Le résultat d’exploitation avant amortissements s’établit à 132 millions de dollars en 2004, contre 292 millions en 2003. Enfin, le chiffre d’affaires pour l’année 2004 recule de 1,2% à 2,914 milliards d’euros (-3,8% à taux de change constants). L’année 2005 sera  »

très difficile » et conduira à une « très forte dépréciation d’actifs« , explique-t-on chez Equant…