France Telecom : un premier semestre à très bas débit

Un chiffre d’affaires stable au premier semestre et un résultat net en chute de plus de 47 %. Déboires en Afrique et au Moyen Orient compensés par l’Espagne et la France, et session d’Orange Suisse.

Pour son premier semestre 2011, France Telecom annonce un chiffre d’affaires consolidé de 22,569 milliards d’euros, en hausse de 0,3 % hors mesures de régulation, « malgré les crises ayant affecté les opérations en Égypte et en Côte d’Ivoire, et l’impact défavorable de la répercussion partielle de la hausse de la TVA en France à compter du 1er janvier 2011,» précise l’entreprise.

Cessions en vue : la Suisse d’abord
France Télécom confirme qu’elle compte céder ses activités grand public en Suisse (l’opérateur mobile Orange Suisse, valorisé par Oddo à 1,5 milliard d’euros, selon l’Agence Option Finance). Une politique de session qui pourrait bien s’étendre à l’Afrique et au Moyen Orient.
Bref, France Telecom (ou Orange ?… même les communiqués de presse jonglent un peu) s’en sort plutôt bien, malgré tout.
Une bonne dynamique des services mobiles en France (+ 6,2 %) et en Espagne (+ 7,3 %), ainsi que le développement rapide des marchés émergents, en hausse de 7,8 %, auraient permis de maintenir la situation.
« En France, le Groupe a stabilisé ses parts de marché mobile (à 41 %) et réalisé une part de conquête ADSL estimée à 22 % au deuxième trimestre,» rapporte le communiqué

Dégringolade du résultat net
En revanche, côté résultat net, la descente est sévère.
Au premier semestre, il atteint 1,945 milliard d’euros contre 3,725 milliards au premier semestre 2010. Soit un recul de plus de 47,7 % !
Que les actionnaires se rassurent… la société fait savoir qu’elle distribuera bien un dividende de 1,40 euro par action pour les exercices 2011 et 2012. Et le paiement en numéraire de l’acompte sur dividende de l’exercice 2011, fixé à 0,60 euro, sera effectué le 8 septembre 2011.

Bel effort sur la dette
Au 30 juin dernier, l’opérateur a ramené sa dette nette à 30,285 milliards d’euros, en baisse de 1,555 milliard d’euros par rapport au 31 décembre 2010.
Les analystes apprécieront que le ratio retraité (dette nette/EBITDA) soit en diminution à 1,91 au 30 juin 2011 contre 1,95 au 31 décembre 2010.

Conjoncture difficile et mesures radicales
« Ces résultats semestriels solides confortent notre plan stratégique tel que présenté en mai dernier ; ils démontrent notre capacité d’adaptation dans des contextes de marché difficiles et nous permettent d’envisager l’avenir avec confiance. Outre l’Espagne où Orange poursuit sa croissance, nous avons réussi à maintenir une bonne dynamique commerciale en France dans un marché anticipant l’arrivée d’un 4ème opérateur mobile tout en poursuivant nos efforts d’investissements dans le très haut débit. En Afrique, nous avons dû faire face à un environnement politique particulièrement difficile au 1er semestre, notamment en Côte d’Ivoire et en Égypte, dont les effets devraient toutefois s’atténuer sur la seconde partie de l’année,» explique Stéphane Richard, DPG de France Télécom-Orange.
« Comme nous nous y étions engagés, nous avons effectué une revue de notre portefeuille d’actifs européens qui nous conduit à lancer aujourd’hui un processus de cession des activités grand public en Suisse.»