G. Ridel, Téléchargement.fr : ‘Vrais, faux problèmes de la DADVSI’

Le débat autour du projet de Loi DADVSI continue d’agiter les esprits. Il ne brille pas par sa sérénité, mais il a au moins l’avantage, même tardif, de soulever la problématique du téléchargement

Silicon.fr a souhaité connaître l’opinion de Gilles Ridel, p-dg et fondateur de

Téléchargement.fr, qui figure parmi les leaders de la vente en ligne de logiciels. Il a également créé Softela, un portail de distribution numérique. Qu’avez-vous pensé du projet de loi DADVSI ? Etes-vous pour ou contre la mise en place d’une licence globale? « Il faut évidemment trouver une alternative au téléchargement gratuit. Cependant, je suis inquiet de voir qu’Internet, qui s’est imposé comme un canal de vente tout à fait important, soit aussi mal perçu. On ne discute pas de vrais problèmes en restant dans une logique conservatrice. Le Net a déjà un impact économique important, sur plusieurs secteurs, par exemple sur celui de la presse. Le débat autour de la Loi DADVSI est un peu déplacé, d’autant que les élus qui siégent à l’assemblée ne sont pas les plus représentatifs de ce que l’on peut désormais appelé ‘l’homme connecté’. » Quels sont les avantages de la plate-forme Softela ? « Tout d’abord c’est une alternative au piratage. Lancée en 2002, elle totalise pas moins de 20.000 téléchargements par mois. La relation client est une des clés du succès de Softela. Pour le consommateur qui est amateur de logiciels, de jeu, bref de multimédia, le choix se fait en temps réel. Près de 3.000 programmes sont disponibles, du domaine de la sécurité en passant par les utilitaires et les jeux. Cette dernière catégorie est en pleine évolution. ‘Téléchargement.fr’ va proposer ainsi des jeux comme Astronoid d’AlephO et Birth of America d’Ageod. Ces jeux n’existant pas en version ‘boîtier’, ils sont uniquement jouables en ligne, et sont totalement pensés pour le Net. » Nous ne parlons ici que du téléchargement musical. Or l’enquête de GFK pour SVM, publiée le 18 janvier 2006, montre qu’un foyer sur quatre fait du téléchargement, que 23 % des français téléchargent des logiciels contre 26 % de la musique, 12 % des films, et 8 % des jeux vidéo. Votre avis? « La musique est particulièrement vulnérable face à cette nouvelle façon de consommer, et ce secteur réclame un nouveau modèle pour fonctionner. A l’inverse, les logiciels sont distribués par des éditeurs qui sont des entreprises ayant déjà mis en place un réseau de vente classique (revendeurs VAR, SSII). Internet est principalement pour eux un canal de vente supplémentaire. Certains nouveaux entrants s’appuient déjà exclusivement sur ce nouveau canal comme, par exemple, dans le domaine des jeux cités précédemment. » Vers quel modèle de distribution allez-vous évoluer ? « La révolution de l’Internet a commencé en 2000. Mais ses effets se sont fait sentir progressivement, secteur par secteur, et avec l’apparition de nouveaux modèles d’e-commerce qui se mettent en place via le téléchargement légal et payant. Les jeux vidéo qui sont uniquement réservés au Net sont des exemples parfaits du « try it before you buy » (essayez avant d’acheter!). Pour évoluer plus avant dans le jeu, l’internaute doit acquérir la version complète via le téléchargement payant. Dans un futur proche nous allons donc faire évoluer notre stratégie commerciale en mariant la conception et la distribution. » Pour consulter notre dossier sur le projet de loi DADVSI