GE Digital et SAP ensemble dans l’IoT

Alors qu’on pouvait les croire concurrents dans l’IoT, le géant industriel GE et le premier éditeur européen, SAP, choisissent d’y associer leurs forces.

Après avoir affiché, chacun de leur côté, leurs velléités de positionnement sur le marché de l’IoT, SAP et GE Digital, la branche édition de logiciels du géant industriel, annoncent leur intention de collaborer. Concrètement, cet accord passe par l’intégration de la plate-forme Paas Predix, bâtie par GE sur la base de Cloud Foundry, avec la Hana Cloud Platform, le Paas de SAP. Annoncé lors de Mind + Machines, la conférence de GE consacrée à l’IoT, ce partenariat réunit un spécialiste des données de gestion et un expert des mécanismes industriels. Avec Predix, GE a en effet choisi d’aborder l’Internet des objets uniquement par le volet industriel (gestion des actifs, maintenance prédictive, etc.).

En parallèle du rapprochement de leurs plates-formes respectives, les deux sociétés ont annoncé leur volonté de collaborer dans la gestion d’actifs, notamment autour de SAP Asset Intelligence Network, un hub d’échange de données pour les fabricants d’équipements, les opérateurs et les fournisseurs de services de maintenance.

GE Digital : 15 Md$ en 2020 ?

Plus tôt cet automne, l’éditeur allemand a annoncé sa volonté de porter son investissement dans l’IoT à 2,2 milliards de dollars dans les 5 prochaines années. Un montant qui doit permettre de développer de nouveaux services et de réaliser des opérations de croissance externe. SAP a ainsi annoncé les rachats de la firme italienne Plat.One (création, déploiement et gestion de services IoT) et d’une société norvégienne, Fedem Technology (solutions analytiques pour l’IoT). De son côté, General Electric multiplie lui aussi les investissements pour muscler sa plate-forme Predix. La société vient de mettre 915 millions de dollars sur la table pour s’offrir ServiceMax, un spécialiste de l’IoT pour les équipements disséminés sur le terrain (conditionneurs d’air, systèmes de sécurité, équipements médicaux…). Lors de Mind + Machines, GE y a ajouté deux autres acquisitions (plus modestes), celles de Wise.io (spécialiste du Machine Learning) et de Bit Stew (ingestion de données).

Si on y ajoute les 496 millions dépensés pour Meridium, ce sont 2 milliards de dollars que le géant industriel vient d’aligner pour muscler son offre IoT. En 2015, GE Digital a généré un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars en 2015 et vise les 7 milliards dès cette année. A l’horizon 2020, GE vient d’ailleurs de relever ses objectifs et espère désormais atteindre les 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Plus si loin d’un SAP qui, lors de sa dernière année fiscale, a dégagé quelque 22 milliards de dollars.

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