Géolocalisation: Apple et Google envoient des signaux brouillés au Sénat

Interrogés par le Sénat à propos de la collecte des données de localisation de leurs clients, Apple et Google n’ont pas convaincu les élus.

Apple et Google se sont exprimés hier, mardi 10 mai, devant la Chambre du Sénat américain dans le cadre de la collecte des données de localisation de leurs clients. Interrogés par le sénateur Al Franken (Minnesota), Guy Tribble et Alan Davidson, représentants respectifs d’Apple et Google, ont nié avoir recours à de telles pratiques. La commission sénatoriale a néanmoins voulu en savoir plus.

Ils se sont d’ailleurs attardés longuement sur le cas de Cupertino. En effet quelques jours plus tôt, Al Franken, s’est notamment étonné «des déclarations contradictoires» de la firme. Tandis que Steve Jobs déclarait que la base de données sur les points de connexion wifi et GSM/3G ne révélait rien sur la localisation des clients, un autre responsable de la firme affirmait de son côté que la collecte d’informations permettait «d’aider l’iPhone à calculer rapidement et avec précision sa position».

Mais Guy Tribble, vice président d’Apple software technology, venait clore les débats en affirmant que «les données anonymes collectées ne contiennent aucune information personnelle à propos des clients». Le smartphone détectant lui même sa position. Néanmoins le sénateur Franken reste sceptique face à ces informations «confuses». Selon lui, «ils disent tous les deux (Google et Apple, NDLR), ‘oui nous collectons la position, mais pas votre position’, mais de quelle position s’agit-il alors ?», s’étonnait-il.

Et qu’en est-il des applications tierces qui exploitent ces données de localisation sans que l’utilisateur en ait toujours conscience? Al Franken faisait notamment référence à l’enquête du Wall Street Journal qui, en décembre 2010, révélait que la moitié des applications des smartphones exploitaient les données des profils des utilisateurs à leur insu. Le sénateur a invité les deux portes-paroles de Google et Apple à obliger les éditeurs des applications tierces à afficher leur politique de (non) confidentialité. Google a répondu qu’il s’y engagerait.

De son côté, Apple propose une approche au coup par coup en rappelant que, à ce jour, tous les partenaires avaient accepté de revoir leur fonctionnement en cas de violation des conditions contractuelles définies par Cupertino. Bref, deux stratégies différentes qui ajoutent à la confusion. Le gouvernement américain pourrait bien être amené à légiférer, à terme, pour protéger les mobinautes des indiscrétions des opérateurs et annonceurs.