Google et Skype ensemble dans une start-up dédiée au Wi-Fi

Sur la proposition de sociétés de capital-risque, Google et Skype vont investir 22 millions de dollars dans FON, une start-up espagnole dont le projet est d’accompagner le développement des hotspots Wi-Fi

Le projet de la start-up espagnole FON est original. Elle se propose de financer les hotspots Wi-Fi d’une communauté tout en rémunérant les fournisseurs de services Internet. Le projet se base sur le fait que les fournisseurs d’accès Internet interdisent à leurs abonnés de partager gratuitement leur accès interne. Un individu peut pourtant créer un hotspot et le laisser libre d’accès à tous ceux qui souhaitent s’y connecter. Mais il est difficile à un fournisseur d’accès d’empêcher ce qu’il considère comme une dérive qui lui fait perdre des abonnés. FON se propose d’apporter une solution à cette difficulté en permettant au trafic qui passe par ses hotspots d’être identifié par les fournisseurs d’accès, car les serveurs de la start-up sont authentifiés. FON deviendrait donc elle-même, en quelque sorte, abonnée aux fournisseurs d’accès. La start-up finance le projet de hotspot, soit directement en facturant la personne ou l’entreprise qui le déploie, soit par un système d’abonnement pour ceux qui s’y connectent, soit encore par un modèle publicitaire. À partir de là, si le projet est financé et que les fournisseurs d’accès y trouvent leur compte, le hotspot peut être rendu gratuit pour la communauté qui s’y connecte. C’est ainsi, par exemple, que FON a créé un hotspot ‘Linus’ qui permet aux membres de la communauté Linux d’accéder gratuitement à Internet. Déployé en novembre, et basé sur des routeurs Linksys, le hotspot compte déjà 3000 membres qui peuvent y accéder gratuitement. Aux Etats-Unis, Time Warner Cable envisage très sérieusement de faire appel aux services de FON, afin de permettre à ses abonnés au câble de partager leur connexion en dehors de la maison? Cependant, le projet de FON pourrait être à double tranchant : d’un côté, il ‘légalise’ auprès des fournisseurs d’accès les hotspot hors des lieux privés, mais d’un autre côté il pourrait multiplier les accès alternatifs. Un positionnement ambigu, qu les FAI étudient avant de réagir.