Google presse le gouvernement américain de réformer les écoutes

Google opérateur mobile ?

Google demande une réforme urgente de la législation sur la confidentialité des communications à l’occasion une audition au Congrès américain sur le programme de surveillance de la NSA. Faute de quoi l’industrie américaine du Cloud va perdre du chiffre d’affaires, avertit Mountain View.

Après l’avertissement de Cisco, la grogne de Google… La société Internet s’est prononcée en faveur d’une réforme urgente de la législation sur la confidentialité des communications lors d’une audition au Congrès américain centrée sur les écoutes massives de la NSA.

Auditionné mercredi 13 novembre, Richard Salgado, directeur juridique en charge de la sécurité de l’information chez Google, a souligné que la surveillance étendue pratiquée par les agences fédérales de renseignement menace l’Internet « ouvert » et l’économie des États-Unis, en particulier le segment du Cloud Computing.

180 milliards de dollars de pertes pour l’industrie du Cloud

Les entreprises et le grand public pourraient se détourner d’acteurs américains du Cloud, avertit Mountain View. Richard Salgado a cité à ce propos une étude Forrester rendue publique cet été. Selon Forrester, l’industrie américaine du Cloud Computing pourrait perdre jusqu’à 180 milliards de dollars, soit 25% de ses revenus, d’ici 2016 à cause du scandale Prism (une estimation bien supérieure à celle de l’ITIF).

Forrester estime que des clients étrangers et des clients américains vont se détourner des poids lourds de l’informatique en nuage – Google, Amazon, Microsoft, IBM et consorts. La Chine a d’ores et déjà limité ses achats auprès de grands groupes IT américains et le Brésil a déclaré vouloir instaurer un droit du sol pour les datacenters

Ce mouvement « a pris une ampleur considérable depuis la révélation du programme Prism », a déclaré Richard Salgado, avant d’ajouter que des entreprises comme Google pourraient se voir interdire l’accès « à l’un des marchés les plus importants au monde. » Le juriste a conclu que le risque d’une prise de contrôle de l’Internet par différents gouvernements constitue « une menace importante pour l’Internet libre et ouvert. »


Voir aussi
Rétrospective : la saga PRISM