Télégrammes : Google oublie l’oubli ; Ashley Madison encore ; Intel et la 5G ; Microsoft chasse le troll

Plus apaisés que les relations entre les deux Corées et moins divisés que Syriza en Grèce, voici nos télégrammes de fin de journée.

  • Google doit oublier le droit à l’oubli. Surprenante mise en abyme : la Grande-Bretagne a demandé à Google de retirer les liens renvoyant à des articles relatifs… aux premiers retraits de liens effectués par ce même Google dans le cadre du droit à l’oubli. Rappelons que ce mécanisme, demandé par l’Europe, permet à des internautes de demander à Mountain View le retrait de liens renvoyant vers des informations les concernant et qu’ils considèrent comme préjudiciables. Le problème pointé par l’Information Commissioner’s Office, l’autorité britannique jouant un rôle similaire à celui de la CNIL en France : les articles de presse relatifs aux premiers retraits de liens par Google sont référencés par le moteur de recherche, donc exposent à nouveau l’identité de certaines des personnes concernées. C’est en tout cas ce qu’estime l’autorité londonienne, saisie d’un cas précis dans lequel les articles en question apparaissaient après une requête sur le nom de la personne dans le moteur de Google. Mountain View a 35 jours pour s’exécuter, sauf s’il décide de faire appel de cette décision.
  • Ashley Madison : nouvelle ‘affair’. Après l’identité des abonnés du site de rencontres, une seconde archive prétendument issue du piratage de Ashley Madison a été mise en ligne sur BitTorrent. Selon le groupe de hackers à l’origine de la fuite des données du site de rencontres extraconjugales, cette archive, presque deux fois plus grosse que la première, renfermerait les mails du patron de Avid Life Media, société mère d’Ashley Madison, ainsi que les codes source des sites et applications mobiles de la société. Si la société de sécurité informatique TrustedSec estime que cet ensemble de 19 Go renferme bien des données issues du site de rencontres, plusieurs chercheurs font état de l’impossibilité de décompresser l’archive renfermant les mails du Pdg, Noel Biderman. La mise en ligne de la première archive, renfermant 32 millions d’adresses e-mail, continue à provoquer des remous, à mesure que les noms de certains abonnés sont jetés en pâture. Ashley Madison avait certes chiffré les mots de passe de ses abonnés avec l’algorithme bcrypt – considéré comme difficilement cassable par les spécialistes -, protégeant ainsi l’accès à son site, mais la divulgation de l’identité de ses utilisateurs suffit à avoir des conséquences dévastatrices pour ces derniers. A ce jour, on ne sait pas quels mécanismes d’attaque ont employés les pirates pour dérober les données de cette entreprise.
  • Intel sur la route de la 5G. Intel a bien l’intention de jouer un rôle majeur dans la 5G. A l’occasion de l’IDF 2015 de San Francisco, Intel a présenté le ‘Intel Network Builders Fast Track’. Associé à la division investissement du géant du silicium, ce nouveau programme vise à accélérer les innovations et l’interopérabilité des technologies qui animeront la 5G d’ici 5 ans. Le futur réseau mobile unifiera les multiples technologies et infrastructure de communication sans fil pour fournir des services à ultra haut débit, en temps réel dans un environnement pervasif, en associant toujours plus les réseaux de communication aux technologies informatiques. Intel a ainsi annoncé une série de partenariats en ce sens (avec Nokia, NTT Docomo, SK Telecom) tout en rappelant sa participation à 7 projets de recherche sur la 5G. Dont le 5G-PPP de la Commission européenne et le Flex5GWare, qui regroupe 17 industriels et universités concentrés sur la mise au point des principaux composants qui permettront de développer des plates-formes de communication 5G reconfigurables pour les services et applications.
  • Microsoft chasse le troll. Microsoft porte plainte contre InterDigital pour violation des lois antitrust américaines. Le n°1 mondial du logiciel reproche à ce troll de brevets du Delaware de ne pas lui avoir proposé de conditions de licensing justes de ses technologies brevetées, contrairement à ce qu’InterDigital s’était engagé à faire. Or, Microsoft est menacé d’interdiction de commercialisation de plusieurs de ses smartphones aux Etats-Unis en raison de deux brevets InterDigital que Redmond viole selon la justice américaine. La décision sur cette interdiction éventuelle doit intervenir avant la fin août. Considérant « abusives » les propositions du troll concernant le licensing de ces deux technologies – notamment en raison des royalties demandées -, Microsoft allume donc un contre-feu. Les deux brevets sont relatifs à la gestion de l’énergie et des interférences sur les réseaux cellulaires de type 3G-CDMA (Code Division Multiple Access).
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