Google se résout à effacer sa mémoire…

Face à la pression des associations et à de nouvelles lois, Google rendra
anonymes toutes les informations concernant ses utilisateurs (log) depuis 1996

Google s’offre une virginité. Jusqu’à présent, chaque fois qu’un internaute utilise ses services (recherche, cartes…), il laisse des traces dans les serveurs du géant du Web. Ces ‘logs’ contiennent des informations précises : adresse IP, date et heure, langue, OS et navigateur, mots clés utilisés. Des milliards d’informations de ce type sont archivées dans les bases de données du groupe depuis 1996 et sont notamment commercialisées auprès des annonceurs.

Aujourd’hui, Google annonce un grand nettoyage : il va effacer de ses serveurs ces tonnes de données personnelles. Pour être précis, la firme rendra anonymes ces données, et conservera les informations utilisées pour ses statistiques comme les mots clés.

Concrètement, les adresses IP des utilisateurs devraient complètement être effacées. Des ingénieurs commenceront le travail à la fin de l’année. Désormais, le groupe ne conservera les log de connexion de ses utilisateurs pendant 18 à 24 mois.

C’est une première dans le dossier sensible de la conservation des données électroniques. « Nous sommes heureux d’annoncer ce changement dans notre politique de confidentialité », ont écrit les avocats de Google Peter Fleischer et Nicole Wong sur le site du groupe.

Ces avocats expliquent avoir pris cette décision « après avoir échangé avec des experts sur la confidentialité en Europe et aux Etats-Unis ».

Google affirme qu’il ne cède pas à la pression de nombreuses associations de défense de la vie privée et des régulateurs. Pourtant, ces derniers poussent depuis des années Google, accusé d’être le Big Brother du Net, à modifier sa politique de conservation des données.

Google anticipe en fait l’application d’une directive européenne qui fixe une fourchette de 6 à 24 mois pour le stockage des données. Au-delà, il sera illégal de stocker toute information. Google est donc le premier à respecter cette contrainte.