Gowex installe le wifi dans le métro de Paris

tablettes entreprise

En s’appuyant sur le réseau télécom de la RATP, Gowex entend offrir le wifi aux Parisiens. Et espère séduire les opérateurs mobiles avec des offres de délestage.

Apporter le wifi gratuit à Paris. Telle est l’ambition de Gowex, une entreprise d’origine espagnole qui commercialise des plates-formes wifi, particulièrement en direction des collectivités et municipalités mais aussi de tout types d’entreprises et organisations.

Le principe est simple : le fournisseur du service (la municipalité par exemple même si Gowex peut opérer le réseau directement) propose du wifi gratuit aux utilisateurs qui s’inscrivent sur le portail de l’opérateur (en fournissant quelques informations personnelles comme l’âge, le genre, un numéro de téléphone…). Ils profiteront alors de connexions sans fil à 512 Kbit/s (1 Mbit/s sur Paris) contre l’affichage de quelques bandeaux publicitaires (à moins qu’ils ne préfèrent payer pour un accès premium, selon ce que le FAI propose parmi les services supportés par Gowex). En France, Bordeaux a été la première ville à adopter le wifi du prestataire espagnol.

66 zones de couvertures

Paris constitue donc la deuxième ville française pour l’opérateur wifi. L’annonce de ce mardi 26 juin vient confirmer les bruits qui courraient depuis une semaine sur l’arrivée du wifi gratuit dans le métro et RER. Notamment dans les zones les plus fréquentées telles que Châtelet, Bastille, Garde du Nord, la Défense, Etoile, République… Au total, le service est accessible dans 46 espaces de transports en commun : stations, gares, parvis et autres plates-formes d’interconnexions des voyageurs. Mais l’offre se concentre essentiellement en sortie. Seules 3 stations disposeront du wifi jusque sur les quais du métro (ce qui n’est pas forcément handicapant dans la mesure où la connexion sera perdue dès que l’utilisateur quitte le quai, le wifi n’assurant pas une continuité du signal entre deux points d’accès).

Au final, pas moins de 66 zones de couvertures extérieures et intérieures seront proposées sur la capitale. Une couverture qui devait se déployer dans la matinée. Mais pour l’heure, le site de l’opérateur fournissant une carte des hotspots est loin d’être à jour. Seules les villes d’Espagne et d’Argentine étant recensées. Ces 66 zones parisiennes n’ont par ailleurs pas vocation à évoluer aux cours des neuf prochains mois, période de test du projet qui, selon le résultat, sera poursuivi ou arrêté.

Pour parvenir à couvrir Paris, Gowex s’appuie sur le réseau de Naxos, la filiale de la RATP qui gère l’infrastructure de communication mobile et wifi. Dans quelles conditions ? « Notre relation contractuelle est la même que celle des opérateurs mobiles », indique Karim Bouchfanj, directeur général de Gowex France, qui se garde d’entrer dans les détails commerciaux.

Un réseau wifi mondial

Pour le coup, Gowex opère donc son service en direct et se financera sur la publicité qui défilera sur les écrans des utilisateurs et les éventuels services premium. L’opérateur pourra également s’appuyer sur la commercialisation publicités ciblées et de services de géolocalisation en direction des commerces qui pourront alors lancer des offres à des prospects situés à proximité. Le rayon d’action du signal s’étendant jusqu’à 200 mètres, précise Gowex (ce qui restera à vérifier en conditions réelles).

Autre avantage, les utilisateurs de Gowex pourront profiter du réseau mondial de l’opérateur wifi simplement en indiquant leurs identifiants (ou en utilisant les applications dédiées pour iPhone et Android à ce jour). Le prestataire revendique pas moins de 60 villes équipées dans le monde en Europe et Amérique latine mais aussi en Asie, en Chine notamment. Un bon point pour le développement du tourisme local.

L'offre de délestage des réseau mobiles présentée par Karim Bouchfanj, DG de Gowex France (photo CL).

Parmi les différents modèles économiques de la solution, Gowex met en avant la commercialisation de son offre auprès de marques (Nintendo et Skype ont signé) qui ajoutent ainsi le wifi à leurs services. Mais aussi auprès des opérateurs mobiles qui peuvent alors délester une partie de leur trafic sur le réseau wifi. « Nous discutons avec les opérateurs pour le délestage », concède sans autre précision, le dirigeant pour la France. Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) pourraient se montrer intéressés en France.

SFR aussi

Gowex n’est dans tous les cas pas le seul opérateur wifi du métro parisien. SFR propose également depuis quelques temps ses services sur 50 % des hotspot de Naxos (plate-forme Wixos), soit une trentaine de stations franciliennes nous précise l’opérateur mobile. Lequel veut simplifier l’accès au wifi pour ses clients à travers la technologie d’auto-connexion EAP-SIM comme l’explique notre confrère Gizmodo.fr. Mais, contrairement au modèle de Gowex ouvert à tous, le réseau de SFR se destine avant tout à ses abonnés.

Une ouverture d’accès au wifi qui profite à Gowex. L’entreprise revendique 78 millions d’utilisateurs dans le monde et a généré 66,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011 (49,6 millions en 2010). Un beau parcours pour cette entreprise créée en 1999 par Jenaro García Martín autour d’Iber-X, une plate-forme commerciale d’échange des communications (toujours exploitée), et qui investit environ 10 % de son CA en R&D. Un succès qui a mené Gowex en Bourse. L’entreprise est cotée depuis 2010 au NYSE Euronext et au MAB de Madrid.

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