Grande-Bretagne : une loi contre les réseaux P2P ?

Le gouvernement britannique veut en finir avec le téléchargement illégal. Projet de loi et peines alourdies figurent en bonne place dans les futures dispositions

Les plates-formes de P2P pourraient vivre des heures bien sombres en Grande-Bretagne. Le gouvernement travailliste, conduit par Gordon Brown, s’apprête, selon PC Advisor, à faire adopter une nouvelle loi poussant les fournisseurs d’accès Internet (FAI) à r ésilier un accès en cas de téléchargement illégal. Cette loi pourrait faire son apparition en avril 2009.

Entre temps, le gouvernement de sa gracieuse majesté, soucieux de protéger le secteur de la création, n’ira pas par quatre chemins. Des peines plus lourdes pourraient être imputées à tout contrevenant convaincu de violation de droits d’auteur.

Cette décision s’inscrit dans un contexte où FAI et défenseurs des droits d’auteur peinent à s’entendre. Si les négociations devaient échouer, le Premier ministre et son équipe ont prévenu. « Le gouvernement se dotera rapidement d’une loi si aucun arrangement approprié n’intervient entre les fournisseurs d’accès et les secteurs concerné« . A bon entendeur…

Cette posture offensive correspond à celle adoptée par d’autres pays d’Europe. La France (cf. la commission Olivennes qui prône aussi la coupure des abonnements des adeptes du P2P ) et le Danemark ont eux aussi décidé lutter par tous les moyens contre un téléchargement illégal, tenu pour principal artisan de la déchéance de l’industrie du disque. Une société allemande va même plus loin. Selon cette dernière, les téléchargements de contenus illégaux serait responsable de la dégradation de la qualité des connexions Internet. Et ce jusqu’à 90%

Une fois de plus, la décision des dirigeants britanniques impliquent des FAI qui se disent impuissants face à l’ampleur du phénomène.

Ce nouvel acte de combat aveugle et acharné contre le piratage démontre la surdité et le manque de clairvoyance de certains décideurs. D’aucun aurait pu croire que la toute récente initiative, soutenue par l’ UE aurait pu donner le ton d’une nouvelle manière d’appréhender le problème du téléchargement illégal.

A l’instar des Etats-Unis, le gouvernement britannique a choisi de s’enfermer dans une logique de punition systématique. Son obstination ne semble faire aucun doute.