Grégory Lefort : « Azendoo veut redéfinir l’interface entre l’Homme et son travail »

gregory lefort

Auréolé du trophée IT’Night de l’Espace de travail, Azendoo est une nouvelle solution collaborative de gestion de tâches qui entend s’imposer auprès des professionnels et des entreprises. Quelles sont ses spécificités, ses forces, ses faiblesses ? Les réponses de Grégory Lefort, Directeur Général d’Azendoo.

Qu’est-ce qui distingue Azendoo des autres gestionnaires de tâches du marché ? (RTM, Trello, Asana, Producteev, wunderlist, …)

 

Grégory LEFORT – Intéressant d’être pour une fois comparé aux autres gestionnaires de tâches, et non pas aux Réseaux Sociaux d’Entreprise!

 

Notre positionnement nous permet en effet d’être perçu comme concurrent de ces deux mondes. En réalité nous avons créé Azendoo pour un marché délaissé mais pourtant vital au business: l’Équipe.

 

Seul le périmètre de l’équipe est en mesure d’accomplir des résultats, d’avoir de l’impact sur le business. Ne dit-on pas en permanence des candidats qu’ils doivent être « team-player »… alors que c’est en réalité vécu par tous comme un problème : multiplication des emails, meetings à n’en plus finir, etc.

 

Nous passons plus de temps à nous organiser et nous synchroniser qu’à faire notre travail. Regardez vos bureaux, vous passez plus de temps sur des outils très basiques (bloc-note, post-its, emails à vous-même) que sur les solutions achetées des fortunes par votre entreprise. Pourquoi d’après vous?

 

A l’opposé de RTM, Trello, Producteev, Wunderlist et d’autres, Azendoo ne se limite pas à créer des tâches comme préalable au travail. Nous intégrons un flux d’activité qui peut être, le cas échéant, une conséquence du travail fourni ou à l’origine des activités en équipe.

 

Azendoo, c’est le meilleur de trois mondes qui, pris isolément, échouent dans leur capacité à rendre un service réel :

–         les outils de gestion des tâches, souvent trop personnels;

–         les solutions de gestion de projet, souvent trop complexes;

–        les réseaux social d’entreprise, malheureusement trop orienté discussion.

 

Azendoo c’est aussi et surtout, une vision ambitieuse : redéfinir l’interface entre l’Homme et son travail, autant dans les fonctions que dans l’ergonomie. Les logiciels d’entreprise ne sont plus au niveau des applications personnelles et nous voulons changer cela, apporter du plaisir pour chacun à travailler 8h/jour devant un écran.

 

 

Q2 :  Les professionnels et les entreprises, en particulier en France, ont-elles bien compris la valeur de ces applications ?

 

Grégory LEFORT -Tous les professionnels le savent, ou plutôt savent qu’ils ne savent plus comment appréhender le challenge qui s’offre à eux. Les utilisateurs « prennent le pouvoir » en entreprise.

 

la vague du BYOD (Bring Your Own Device) n’est pas prête à refluer. Pourquoi alors demeurer dans le KYOA (Keep your Old Application)?

 

En réalité, si le phénomène est moins visible, il a précédé le BYOD et les salariés utilisent déjà pour une grande majorité des applications externes à l’entreprise. C’est notamment l’un des effets de bord de l’arrivée des smartphones et plus récemment des tablettes.

 

Nous avons mené des enquêtes dans des organisations dont nous pourrions penser qu’elle sont très conservatrices. Invariablement leurs salariés demandent à plus de 80% à être aidé dans leur travail quotidien et plus de 50% reconnaissent utiliser des applications personnelles type DropBox, Evernote, Google Drive, Facebook, etc. pour faciliter leur travail.

 

Dès lors, l’entreprise devient suiveuse. À elle d’encadrer l’utilisation de ces technologies modernes, voire de l’anticiper ou de l’accompagner. Lutter est vain et c’est la raison pour laquelle Azendoo cible principalement l’utilisateur final, dans son quotidien et en équipe.

 

Azendoo prend ainsi tous les risques si la solution n’apporte pas de valeur. Si en revanche d’adoption est au rendez-vous et l’application apporte de la valeur, il est plus simple pour l’entreprise d’en comprendre l’ampleur et d’investir en accord avec ses propres objectifs.

 

Azendoo a également compris que l’entreprise est un monde qui demande sécurité et disponibilité et s’est allié aux meilleurs (OBS) pour garantir un niveau maximum.

 

Azendoo a enfin compris que chacun ne dispose que de 24h dans sa journée et que les frontières de la vie pro et perso s’effacent. Azendoo sait prendre ce phénomène en compte et permet à chacun de mettre en balance son temps, de façon sécurisée et confidentielle.

 

Vous avez misé sur le Cloud. N’est-ce pas risqué pour séduire les entreprises ?

 

Grégory LEFORT -Azendoo est une application web, qui convient à tous les navigateurs « modernes » comme Chrome, Firefox, Internet Explorer, Safari, etc. Nous couvrons plus de 95% du marché à qui  nous cherchons à fournir une application simple, jolie, intuitive et ergonomique.

 

Cela fait partie des gènes d’Azendoo d’être agnostique en terme d’environnement et de permettre à tous de collaborer quelle que soit leur plateforme de travail. Pas d’installation, focus sur l’usage et utilité immédiate sont nos obsessions.

 

La seule entorse à cette règle se situe sur notre application mobile qui a, pour sa première version sortie en Janvier, été disponible sur iPhone et Android, soit une majorité du marché.

 

Enfin, côté développement, il est naturel pour nous de développer avec les dernières technologies pour apporter un maximum de confort et d’ergonomie pour nos utilisateurs. Et cela tombe bien car les entreprises qui nous font confiance nous ressemblent: elles sont en croissance moderne et font confiance à leur employés. Elles sont aussi souvent équipées de ces navigateurs qui permettent une expérience utilisateur optimum d’Azendoo.

 

Pour l’instant, nous n’avons pas eu de problème d’assomption lié à nos choix d’OS ou de navigateurs, et nous pensons que nos 14 000 utilisateurs, répartis dans 56 pays sont assez représentatifs.

 

L’univers des applications collaboratives est en phase de concentration (Yammer / Microsoft, Producteev/Jive, Bluekiwi/Atos,…). Estimez vous avoir la taille critique pour vous imposer sur ce marché ?

 

Grégory LEFORT – L’émergence d’une bonne idée (ou d’une bonne exécution) est souvent le fait de startups comme la nôtre et les grands acteurs scrutent le marché pour identifier et racheter les technos ou les équipes. Jive Software vient par exemple de racheter Producteev, une des sociétés avec laquelle nous partageons notre vision de « social productivity ». Salesforce.com en avait fait autant il y a quelques mois avec ManyMoon, et ce n’est pas fini.

 

Azendoo est un très beau complément des RSE et intéresse du coup les éditeurs ou leurs clients, qui souhaitent apporter le côté productif à leur plateforme sociale. Azendoo apporte également de l’agilité aux processus, et intéresse là encore les éditeurs ou les clients d’applications « métier ».

 

Mais surtout Azendoo innove à un rythme soutenu et avec une agilité face à la demande et grâce aux nombreux feedbacks. Les sociétés qui ont atteint une taille critique sont souvent moins agiles, conséquence de leur taille, de la gestion de leur base installée ou de contraintes de marché et/ou de partenariats, qui verrouillent certaines options.

 

Enfin, à notre époque, la taille critique devient une notion très relative en terme de marché car un concept qui plait devient très vite un usage pérenne et attractif. Dès lors les financiers, ou les industriels, acceptent de jouer le jeu et permettent aux dirigeantes de sociétés comme Azendoo de se développer et de passer le cap de la rentabilité, qui elle reste une réalité bien nécessaire.

 

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