La haine de Steve Jobs pour Flash Player enfin expliquée

Steve Jobs n’a jamais caché son hostilité envers la technologie Flash Player sur mobile. Mais, outre l’aspect technique, c’est l’attitude du CEO d’Adobe qui était au cœur du problème.

Steve Jobs ne manquait pas une occasion de dire tout le mal qu’il pensait de la technologie Flash sur les mobiles. Déclaré persona non grata sur les iPhone et les iPad, Flash Player était étrillé par le patron d’Apple sur la stabilité, la sécurité et la gestion de l’autonomie des terminaux. Et la sentence était sans appel : « le monde doit maintenant abandonner Flash pour HTML5 », peut-on lire dans une tribune.

Pour autant, cette acrimonie n’avait pas, semble-t-il, pour simple origine des questions purement techniques. En effet, un ancien salarié d’Apple, Bob Burrough, a diffusé sur Twitter les propos de Steve Jobs à propos de cette affaire. Le patron de la firme de Cupertino a demandé à ses équipes de tester Flash Player en 2008 et a constaté que « l’interface utilisateur était pauvre et l’impact sur l’autonomie de la batterie était trop importante ».

Le CEO d’Adobe snobait Steve Jobs

Mais, selon Bob Burrough, la principale raison du rejet de Steve Jobs est que le CEO d’Adobe de l’époque, Shantanu Narayen, « ne voulait pas prendre ses appels ». Steve Jobs se désolait « d’avoir perdu une relation de proximité qui avait existé lors de la coopération entre Mac et Photoshop ». Sur Flash Player, « il reconnaissait que la résolution des bugs était juste une questions d’ingénierie. Mais pas sans un dialogue ouvert et constructif avec Adobe ».

Bob Burrough a choisi de divulguer cette conversation, car il a été choqué qu’à l’époque, la position de Steve Jobs ait été accueillie avec quelques railleries. « Aujourd’hui, près d’une dizaine d’années plus tard, Steve Jobs avait raison. Flash est mort et Adobe est encore un partenaire de m…de ». Sans tomber dans l’exagération de ces propos, une chose est sûre : la tendance est effectivement à bouter la technologie Flash Player hors des navigateurs. Et ce principalement pour des questions de sécurité. Un rapport paru la semaine dernière montrait que, dans le top 10 des vulnérabilités utilisées dans les kits d’attaques, 6 failles concernaient Flash Player.

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Photo credit: stevegarfield via VisualHunt / CC BY-NC-SA