Haut débit : Bruxelles souhaite l’ouverture du réseau de Telefonica

Le régulateur des télécoms espagnol souhaite toujours avantager Telefonica. La Commission européenne y est résolument opposée

La surveillance exercée par Bruxelles sur les opérateurs de télécommunication européens ne se relâche pas. Bruxelles a fait part de ses « sérieux doutes« , dans un courrier envoyé à la CMT, le régulateur des télécoms espagnol.

Depuis plusieurs mois, ce dernier envisage de ne plus contraindre Telefonica, l’opérateur historique espagnol, à partager son réseau avec ses concurrents, notamment en ce qui concerne la fibre optique. Effrayé par ce nouveau contexte, Orange Espagne avait déposé un recours, une procédure qui s’est avérée inefficace. La justice espagnole avait fini par trancher en faveur de la CMT, donc de Telefonica.

Bruxelles de son côté constate un réel danger pour la concurrence. Si Telefonica devait limiter l’accès à son réseau, les concurrents seraient dans l’incapacité de proposer des offres dans des zones où ils ne possèdent aucune infrastructure.

Au mois d’octobre dernier, le régulateur espagnol avait précisé que les opérateurs devaient négocier des tarifs « raisonnables » avec l’opérateur historique dans des zones où la part de marché de ce dernier était inférieure à 36,5%. En outre, Telefonica restait libre d’appliquer les tarifs de son choix dans les régions où la concurrence est moins développée.

Aux yeux de la Commission, toutes les conditions semblent être réunies pour favoriser la formation d’un nouveau monopole. D’autant plus que la CMT n’a pas jugé non plus utile de contraindre Telefonica à partager son nouveau réseau de fibre optique, capable d’atteindre un débit de 100 Mbps.

Dans les prochains jours, Bruxelles devrait se fendre d’un nouvelle « lettre de doutes ». L’exécutif européen, autorité de régulation supérieure, espère bien faire reculer la CMT. Le régulateur espagnol disposera de deux mois pour répondre.