Hélios, l’avion-drone-satellite s’est abîmé dans le Pacifique

Ce 2è prototype d’avion télécommandé, à très haute altitude, était censé, pour le compte de la Nasa, remplacer des satellites géostationnaires. Echec accidentel

Après quelques jours de vaines recherches, il faut bien se rendre à l’évidence: l’avion-satellite avec pilote automatique s’est perdu en plein océan, vraisemblablement ce jeudi 26 juin. Il s’est abîmé dans le Pacifique au large de l’île de Kauaï dans l’archipel des Îles Hawaï. Il était soumis à un essai en vol. L’appareil, avec moteur à hélice, sans pilote, ne pesait qu’une tonne pour une envergure de 82 mètres (soit une fois et demie un Boeing 747!). Il a vraisemblablement été victime d’une avarie technique, 29 minutes après son décollage du centre d’essai des missiles de la Nasa. Hélios, rappelle Le Monde de ce 02/07, était le deuxième prototype de « satellite volant » ou « drone satellite », capable de voler à la limite de la stratosphère, à 30 km d’altitude. Il était destiné à suppléer des satellites défaillants pour un coût modique.

Satellite avion, planant au dessus des métropoles Avion solaire le plus sophistiqué, il a été construit par la firme américaine Aerovironment, réputée pour réaliser également des drones miniatures. Cet industriel possède une filiale, Skytower: elle veut commercialiser d’ici à 2005 des systèmes satellites volants pouvant patrouiller au dessus des grandes villes afin d’apporter des services de télécommunications. Autrement dit, elle prépare une alternative aux satellites classiques: ces engins pourraient assurer des vols en continu durant 6 mois, avec une maintenance très réduite grâce à une redondance des moteurs, par exemple (jusqu’à 14 propulseurs embarqués), et à l’utilisation de l’énergie solaire. Hélios était ainsi équipé d’une pile à combustible capable de suppléer, la nuit, des piles solaires photovoltaïques. En septembre, il devait embarquer une station émettrice à large bande fournie par le ministère des télécoms japonais.