HP: ‘Non, le PDA n’est pas mort!’

A l’occasion du lancement de quatre nouveaux PDA/Pocket PC, le constructeur revient sur sa stratégie autour des terminaux mobiles. Evolution du marché, concurrence des smartphones, fonctions porteuses, marché professionnel… Rencontre avec Jérôme Loridan, chef de produit iPaq

Le 1er juin dernier, Sony annonçait son intention d’abandonner le marché des PDA. Un coup de tonnerre qui pour certain illustre la perte de vitesse évidente de ce marché. Mais si aux Etats-Unis, le marché des PDA se porte mal, en Europe, et en France, les taux de croissance sont encore à deux chiffres. Oui mais pour combien de temps encore? Ces terminaux sont en effet de plus en plus concurrencés par les smartphones et autres terminaux mobiles dotés de fonctions téléphoniques. Ces combinés hybrides comme le Blackberry de RIM, le Treo 600 de Palm ou les P900 et P910 de Sony Ericsson rencontrent un succès croissant, notamment chez les professionnels. Ces derniers apprécient le concept du tout en un: ergonomie, clavier, et fonctions du PDA alliées à la téléphonie mobile et à la possibilité de relever facilement ses mails… On comprendra donc pourquoi le leader européen des PDA, l’américain HP, lance aujourd’hui cinq nouveaux PDA/Pocket PC dont un doté de toutes les technologies sans fil (le iPaq h6340) : Wi-Fi, Bluetooth, GSM, GPRS. Voix, données, mail: le tout en un a de l’avenir Une première pour HP: ce modèle permet les échanges voix, données et mails. De quoi séduire le travailleur nomade et permettre au marché des PDA de mieux se positionner face aux smartphones professionnels (voir notre article). « Il est clair que nous sentons cette convergence PDA/téléphonie mobile », explique Jérôme Loridan, chef de produits iPaq chez HP. « Si dans le passé, cette convergence était techniquement difficile à mettre en place, aujourd’hui, on tend vers un appareil unique ». Le marché des PDA/Pocket PC, surtout ceux destinés aux professionnels ou aux technophiles est donc à un tournant stratégique. « Le marché des PDA basiques va devenir marginal. La croissance se fera grâce à l’intégration des technologies sans fil au sein des terminaux, qu’elles soient voix ou data », poursuit Jérôme Loridan. Réellement communicant et dotés de fonctions avancées (applications bureautiques…), ces terminaux ne risquent-ils pas d’entrer en concurrence avec les PC portables qui grâce aux cartes PCMCIA permettent également des liaisons sans fil? « La taille et l’érgonomie feront la différence. On s’affranchit de la concurrence des PC portables en se positionnant entre ce type de machines et les smartphones qui demeurent peu pratiques malgré des fonctions avancées ». Néanmoins, un PC portable peut désormais se connecter au réseau UMTS (carte Vodafone…) permettant des débits (300 kb/s) très élevés. Une technologie pour l’instant mise de côté par HP: « on attend de voir », explique-t-on chez le constructeur. Stratégie multi-opérateurs Les entreprises et les travailleurs nomades vont-il massivement se tourner vers ces PDA communicants? Chez HP, les objectifs sont « très ambitieux », même si le fabricant refuse de donner des chiffres. Il s’agit de rattraper un certain retard en la matière, notamment face au Blackberry, plus basique mais très fonctionnel. Pour mettre toutes les chances de son côté, le groupe dit vouloir proposer son iPaq auprès des trois opérateurs de téléphonie mobile en plus du réseau classique de distribution. « Nous ne voulons pas d’accords d’exclusivité pour ne pas se couper une partie du marché. De plus, les entreprises changent rapidement d’opérateurs ou sont multi-opérateurs. Le iPaq h6340 est ainsi doté de la fonction ‘SIM Toolkit’ qui permet de reconnaître automatiquement n’importe quelle carte SIM », souligne le responsable produit. Pour autant, les opérateurs accepteront-ils ce deal? En France rien n’est signé, les négociations se poursuivent. Pour HP, la clé de la réussite passera obligatoirement par des accords avec deux opérateurs. PDA/Pocket PC: des risques de vulnérabilité?

Découverte d’un virus frappant Windows CE, risque d’intrusion dans le SI de l’entreprise ou au contraire, risque d’injecter des codes malveillants lors d’une synchronisation, liaisons Wi-Fi ouvertes aux quatre vents, faille dans Bluetooth…, les PDA et Pocket PC posent aujourd’hui des problèmes de sécurité spécifiques.

Mais pour HP, le risque est encore très inférieur à celui d’un PC de bureau, même si le PDA tourne sous Windows… « Il est beaucoup plus risqué de travailler avec un PC portable. Les logiciels installés comme Internet Explorer sont en version light, n’autorisant pas les attaques que l’on connaît dans un environnement classique », explique Jérôme Loridan, chef de produits iPaq chez HP. « D’autre part, nous avons beaucoup travaillé pour protéger nos terminaux: cryptage, protection des liaisons Wi-Fi et Bluetooth… ». Même si ces protections ne sont pas toujours activées par défaut.