HP rafraîchit le concept de client léger pour sites centraux

Hewlett Packard internationalise son offre américaine combinant PC en lame,
logiciel d’allocation, et clients légers. Le retour à la centralisation ?

Et si la centralisation était une réponse efficace pour simplifier la maintenance des PC et réduire les coûts d’exploitation du matériel? HP y croit, et lance en Europe son offre CCI (Consolidated client infrastructure).

Cette solution repose sur une architecture à base de PC en lame (cartes PC compactes et complètes) regroupés dans un châssis connecté à un réseau sur lequel des clients légers peuvent servir à l’affichage et à l’interaction avec ces ‘PC distants centralisés‘. Outre les avantages de la centralisation, l’infrastructure permet une souplesse et une sécurité accrues.

Répondre à de multiples exigences et configurations

Entre le châssis et les clients légers, le logiciel SAM (Selection allocation manager) assure la gestion et le lien entre les clients et les lames. Dans la configuration conseillée, lorsqu’un utilisateur se connecte et s’identifie, son image « disque « est montée sur une lame disponible. Il accède alors à ses applications et à ses données.

Pour une meilleure flexibilité, le stockage doit s’effectuer sur un serveur indépendant ou un SAN. Ainsi, le disque dur des lames n’est pas utilisé, et tout utilisateur peut se connecter à tout moment à la première lame disponible.

L’administrateur définit des configurations types (comptabilité, vente, etc.) avec l’environnement et les applications indispensables. Puis, il peut décider des lames utilisables pour ce type de profil (lames de 1 à 8 pour la comptabilité, lames de 9 à 15 pour les ventes, etc.) avec des règles plus ou moins souples.

Mesure intéressante: si une lame tombe en panne en cours d’utilisation, le système reprend aussitôt l’image et les données sur une lame disponible. Bien entendu, des lames peuvent être ajoutées et ôtées à chaud pour faciliter la maintenance.

Autre avantage : le client léger peut être également un poste client de type portable à distance ou assistant personnel se connectant en UMTS (par exemple). Il suffit qu’il soit équipé d’un logiciel RDP (Remote desktop protocole).

Côté utilisateur, HP propose son Thin Client basique t5135 (Stateless Mode, client ICA et RDP à 209 euros) très compact (20×20 centimètres environ), ou le t5530 muni d’un système d’exploitation Windows CE 5.0 avec navigateur Internet et plus de périphériques (249 euros). Pour les plus exigeants les modèles t5720 (Windows XPe) et t5725 (Debian Linux) peuvent supporter des applications locales, et de multiples extensions. Pour ce dernier, il convient de se demander ce que cela apporte par rapport à un PC classique, et quel intérêt conserve alors une architecture HP CCI ?

Une concurrence avec Citrix ou la virtualisation ?

HP estime que les solutions de type Terminal Server ou les logiciels de virtualisation répondent bien s’ils interviennent dans un environnement de postes de saisie basiques, mais montrent des faiblesses avec des charges de dizaines de postes bureautiques, et s’effondrent avec des stations de travail évoluées.

En revanche, si le constructeur reconnaît que CCI n’est pas le plus pertinent pour remplacer des stations de saisie basiques, son intérêt devient évident pour un grand nombre de postes bureautiques, et plus encore pour les utilisateurs avancés. Par ailleurs, HP rappelle qu’il propose toutes ces solutions à son catalogue (certainement avec des marges moindres !). Certes, on devine combien ces configurations simplifient la maintenance. Toutefois, le prix ne s’avère intéressant qu’à partir d’un volume minimal que le constructeur estime à 1000 ou 1500 utilisateurs.

Autre limite : pour mille utilisateurs, HP estime qu’il suffit généralement de prévoir environ 80 % de nombre d’utilisateurs simultanés, voire moins selon les entreprises. Néanmoins, cela reste une configuration lourde pour de multiples châssis de lames, avec une température qui confine à la canicule estivale?

Petites entreprises s’abstenir, grandes entreprises : sortez la calculette

Pour les entreprises éventuellement intéressées, une étude préalable s’impose non seulement sur le taux d’utilisation des PC à remplacer, mais aussi sur les coûts. En effet, dans ses estimations chiffrées (avec IDC) sur 4 ans pour 3500 utilisateurs, le coût d’acquisition d’un poste HP CCI reviendrait à 250 dollars contre 233 dollars pour un PC de bureau, mais le coût total reviendrait à 1.440 dollars pour un PC contre 726 dollars.

Toutefois, les économies les plus importantes proviendraient de la maintenance physique et du support (-70 %) et de l’administration du système et des logiciels (-80 %). Il convient cependant de considérer le niveau de maturité du service exploitation et maintenance de l’informatique de chaque entreprise.

Une solution spécifique pour les stations de travail

Déclinaison de l’offre, HP propose également une configuration de ce type pour les stations de travail à haute performance (calcul ou graphique 3D, etc.). Les lames xw460c sont architecturées autour d’un processeur Xeon 5100 series dual-core (4 Mo de cache), et munies d’une carte Nvidia Quadro FX540 (évolution prévue vers une 3D plus performante) et 8 slots mémoire DDR II à 667 MHz. Elles sont livrées avec Windows XP SP2 préinstallé. Côté client, elles sont utilisées via le client léger HP dc72 Blade Workstation Client permettant un affichage sur 1 à 4 moniteurs. Le protocole d’échange propriétaire HP RGS (Remote Graphics Software) permet de compresser les flux et de les sécuriser. Les performances sont d’autant plus élevées que seules les données d’affichage et de saisie circulent sur le réseau.