HPC : les Etats-Unis sortent le carnet de chèque pour l’exascale

Titan vidéo supercalculateur © Oak Ridge National Laboratory

Le ministère américain de l’Energie a débloqué une enveloppe de 258 millions de dollars pour 6 entreprises afin de développer le premier supercalculateur exascale.

La course aux supercalculateurs exaflopiques est bel et bien lancée. Ces équipements dédiés au calcul haute-performance sont attendus d’ici 2020 en étant capables de traiter 1 milliard de milliards d’opérations par seconde. Plusieurs pays sont en lice pour atteindre en premier ce seuil symbolique : la Chine, les Etats-Unis et la France.

Pour accélérer le développement d’un supercalculateur exascale, les États-Unis, par la voie du ministère en charge de l’énergie, viennent de débloquer une enveloppe e 258 millions de dollars auprès de 6 entreprises : AMD, Cray, HPE, IBM, Intel et Nvidia. Le financement court sur 3 ans et les entreprises citées apporteront un financement supplémentaire pour atteindre une enveloppe totale de 430 millions de dollars. Le DoE (Department of Energy) souligne que les fonds seront divisés et attribués à des recherches spécifiques, comme par exemple le développement d’applications pour ce type de système. Chaque entreprise rendra ensuite sa copie pour élaborer le supercalculateur exascale.

Le ministère de l’Energie s’attend à ce qu’un premier système exaflopique arrive en 2021 pour une mise en production en 2022.

2020 pour la Chine et la France

Cette accélération intervient dans un contexte très concurrentiel. Les Etats-Unis considèrent la Chine comme le principal rival. L’Empire du milieu a annoncé l’année dernière qu’il franchira, avec son supercalculateur Tianhe-3, la barre de l’exaflops dès 2020. Les puristes se disputeront sur la qualification d’exaflopiques, la Chine se base sur le critère du pic de performances (RPeak dans le classement Top 500) et les Etats-Unis se réfèrent à la performance exaflopique stable sur une application 64 bits. L’arrivée de Donald Trump a aussi changé la donne, en réduisant de 20 % le budget du DoE chargé de porter l’effort des Etats-Unis en matière de développement de supercalculateurs.

Il ne faudrait pas non plus oublier la France dans ce concert. Atos pousse son offre Sequana, bras armé pour le calcul haute-performance. Thierry Breton avait expliqué lors de sa présentation à la presse que « nous commençons avec un petaflops aujourd’hui, l’année prochaine nous allons multiplier par 30 cette capacité et d’ici 2 ans, nous allons encore la multiplier par 30 pour atteindre le 900 petaflops. D’ici 2020, le supercalculateur exascale sera une réalité ». Une première mouture de Sequana affichant 9 Pflops va être livrée d’ici la fin de l’année au GENCI (Grand Équipement National de Calcul Intensif).

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