Huawei veut doubler ses investissements R&D en Europe

Ce n’est pas un hasard si l’Europe constitue aujourd’hui le premier marché pour Huawei. Le constructeur y investit depuis 2000 en R&D.

L’Europe est un marché majeur, si ce n’est LE marché, pour Huawei. Le Vieux continent comptait pour plus de 35% des 26,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires 2012, devant les 33% des revenus générés en Chine (lire Résultats : Une année 2012 souriante pour Huawei).

Un marché plein de perspectives avec l’essor de la 4G (et, à l’horizon 2020, de la 5G), notamment. Une région d’autant plus stratégique que les États-Unis restent, pour l’heure, inaccessibles à l’entreprise. Huawei a profité de son European Media Day 2013, les 11 et 12 septembre à Stockholm, pour réaffirmer ses ambitions européennes, particulièrement en matière de recherche et développement (R&D).

« Nous allons continuer à élargir nos investissements R&D en Europe, confirme Renato Lombardi, vice-président responsable des centres européens R&D de Huawei. Les investissements en Europe ont doublé entre 2010 et 2013, et nous pensons qu’ils doubleront encore au cours des cinq prochaines années. »

Renato Lombardi, responsable des 13 centres européens de Huawei.
Renato Lombardi, responsable des 13 centres européens de Huawei.

800 chercheurs en Europe

En 2012, Huawei a injecté 13,7% de son CA dans la R&D. Dont, depuis 2007, 137 millions d’euros dans ses centres européens qui bénéficient d’une progression de 24%. Sur la même période, le nombre de chercheurs et ingénieurs Huawei en Europe est passé de 50 à plus de 800 (sur 7300 personnes au total en Europe). Certes, une goutte d’eau sur les 70 000 profils techniques que compte le groupe dans le monde, essentiellement en Chine.

A lui seul, le centre de Kista à Stockholm compte 350 scientifiques. Un avantage hérité de l’historique puisque la capitale suédoise constitue le lieu d’ouverture du premier laboratoire européen que l’équipementier chinois en 2000 pour y développer la 3G, notamment. Depuis, l’entreprise a inauguré pas moins de 13 centres de R&D sur le continent (sur un total de 16 dans le monde), en Suède, Finlande, Allemagne, au Royaume-Uni, en Belgique, Italie et en France (à Boulogne-Billancourt avec une unité dédiée aux standards).

Recruter les meilleurs talents

Le besoin de se rapprocher des clients locaux n’a pas été le seul moteur d’implantation de Huawei en Europe. Le constructeur est également venu chercher les talents et compétences locales, ancrés dans un écosystème établi avec les universités et instituts de recherche selon les spécialités régionales (technologies mobiles dans les pays nordiques, optoélectronique en Allemagne, Royaume-Uni, Italie…). Huawei compte notamment 28 centres d’innovations conjoints avec des universités et soutient nombre de projets doctorant.

Sur quoi travaillent les chercheurs européens ? Des technologies mobiles (4G, 5G, Mimo, hautes fréquences…) et fixes (émetteur-récepteur optiques à 100, 400 1000 Gbit/s) aux architectures réseau (SDN notamment) en passant par le développement de logiciels (cloud, sécurité…) et des composants électroniques (ASIC, optiques…), sans oublier les terminaux mobiles, Huawei travaille sur un portefeuille très large de technologies, pour ne pas dire sur l’ensemble de la chaîne industrielle des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Engagement dans les programmes européens

Signe de son ouverture, et de son ambition, les centres de R&D de Huawei participent aux Framework Program de codéveloppements de l’Union européenne (FP6, 2002-2006, et FP7, 2007-2013). Enfin, le constructeur s’est engagé, aux côtés de ses concurrents Alcatel-Lucent, Ericsson et NSN (Nokia), dans le programme de l’Union européenne Metis (Mobile and wireless communications systems Enablers for the Twenty-twenty Information Society) qui se consacrera principalement à définir la norme de la 5G.

Autant de gages d’implication par lesquels Huawei espère, au-delà de son développement personnel, gagner la confiance de ses clients et des autorités, et lever les doutes qui pèsent sur la sécurité de ses solutions et son modèle économique (lire Backdoor et dumping : les réponses de Huawei).


Voir aussi
Le campus de Huawei à Shenzhen en images