Hub One : de l’opérateur à la société de services

Opérateur télécoms, à l’origine pour les aéroports parisiens, Hub One a accéléré sa mue vers la mobilité et l’offre de services sans couture en 2013. Le point avec Patrice Bélie, directeur général, et Bertrand Laurioz, responsable télécoms.

Hub One est né en 2001, sous le nom de ADP Telecom pour, à l’époque, opérer les besoins en services de télécommunications de sa maison mère la société Aéroport de Paris (ADP). En 2005, fort d’un réseau de communication sécurisé reliant les aéroports parisiens, l’opérateur ouvre ses services à l’extérieur et se renomme Hub Telecom. La société lance alors plusieurs acquisitions qui lui apportent des briques de services dont la géolocalisation (Masternaut en 2009), et la mobilité et traçabilité (Nomadvance en 2012).

Hub One - Patrice Belie
Patrice Bélie, directeur général de Hub One

Autant de services qui poussent l’entreprise à adopter, en 2013, l’appellation Hub One pour mieux souligner l’unification de l’offre. « Nous sommes aujourd’hui une société de services, indique Patrice Bélie, directeur général de Hub One. On agrège des briques. » Téléphonie fixe et mobile, communications unifiées, VPN, hébergement, Wifi… « Nous savons déployer des solutions qui contiennent une ou toutes de ses briques », assure le dirigeant.

Deux marchés porteurs : télécoms et mobilité

Hub One évolue donc sur deux marchés porteurs : les télécoms et la mobilité. Côté télécoms, le fournisseur s’appuie sur ses deux datacenters d’Orly et Roissy pour s’interconnecter aux principaux opérateurs nationaux, voire régionaux sur certaines plaques aéroportuaires, et assurer la collecte des données. « On remonte l’intelligence du réseau sur Roissy-Orly », résume Bertrand Laurioz, directeur de la division télécoms. Une architecture complétée par la licence mobile MVNO (sur le réseau de SFR) qui permet à Hub One d’assurer la convergence fixe-mobile de ses services. Une activité télécoms en modeste hausse de 1% en 2013. « Ce qui n’est pas si mal sur un marché en recul de 8% », remarque Bertrand Laurioz.

Portée par le renouvellement des terminaux, l’activité mobilité profite elle d’une hausse de 10%, en ligne avec le marché. Sur ce domaine, Hub One entend opérer des solutions de bout-en-bout en proposant les terminaux personnalisés, les applications métiers, le service de maintenance et la connectivité (3G, LAN, Wifi). « On remonte toute la chaîne logistique jusqu’au cœur de réseau, c’est assez unique sur le marché », estime le dirigeant. Hub One va ainsi jusqu’à développer ses propres applications et interfaces homme machine comme pour sa solution VoiXtreme 360 de reconnaissance/guidage vocal qui, en libérant les mains des manutentionnaires, a fait gagner 15% en productivité à la chaîne logistique d’un client de la grande distribution, aux dires de Patrice Bélie.

Tirer profit de l’expertise wifi

« Notre avenir c’est la solution globale opérée », poursuit Patrice Bélie qui entend tirer profit de l’expertise de Hub One en matière de Wifi pour y ajouter des services, donc de la valeur. Ce sera notamment le cas avec les solutions de géolocalisation indoor. Les solutions, qui se concentrent aujourd’hui sur le guidage des individus dans les grands ensembles (comme les aéroports avec l’application MyWay sous Android), pourraient ainsi s’étendre aux grands magasins pour orienter le client vers les rayonnages qui l’intéresse depuis son smartphone. Mais aussi permettre le développement d’un concept de caisse mobile (le vendeur se déplace vers le client pour prendre sa commande réduisant d’autant le taux de renoncement à l’achat) ou encore une meilleure exploitation des profils des utilisateurs pour diffuser des informations publicitaires.

Bertrand Laurioz, directeur de la division télécoms de Hub One
Bertrand Laurioz, directeur de la division télécoms de Hub One

Autant de solutions déployables au plus près des besoins des clients qui assurent le succès de l’offre de Hub One, notamment face aux ténors du secteur, auprès des PME comme des grands comptes. « On joue dans la cour des SFR et Orange, nous sommes crédibles et savons nous adapter au contexte particulier des entreprises, on sait parler leur métier », insiste Bertrand Laurioz. Selon lui, les offres maison obtiennent 40% de succès. Et la période d’instabilité qui pourrait s’installer dans le sillage de la vente de SFR pourrait offrir quelques opportunités à la filiale à 100% d’ADP.

Un pilote TETRA LTE

Hub One se distingue également comme le premier opérateur TETRA (TErrestrial Trunked RAdio, réseau réservé aux usages radio professionnels types pompiers, police, secours, transports…) du territoire. Dans ce cadre, l’opérateur expérimente actuellement le TETRA LTE sur les bandes 400 MHz et 700 MHz. Le très haut débit sur les usages radio professionnel apporte essentiellement le support de la vidéo en temps réel. Un moyen simple de faire remonter une information visuelle d’une situation particulière sans risquer de subir l’encombrement des réseaux publics. « Nous souhaitons devenir un opérateur dédié aux usages critiques et régaliens », affirme Patrice Bélie. Un service que Hub One compte lancer dès qu’il disposera d’une fréquence dédiée, attribuée par l’ANFR (Agence nationale des fréquences). Sans date pour l’heure.

Fort d’une « activité télécom traditionnelle qui se développe » et de son élargissement aux solutions mobiles, Hub One a réalisé un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros en 2013. En baisse notable par rapport aux 142 millions de 2012. Année où l’opérateur avait signé un contrat majeur avec la SNCF. Le fournisseur avait équipé l’ensemble des flottes de contrôleurs TGV d’un terminal mobile de gestion des billets interconnecté en temps réel au système d’information du transporteur. « Un contrat à 10 millions assez exceptionnel sur le marché », justifie Patrice Bélie qui entend néanmoins retrouver le chemin de la croissance en 2014. Mais, cotation de sa maison mère oblige, le dirigeant se garde de communiquer sur les objectifs à atteindre. Aujourd’hui, Hub One emploi 430 personnes sur 9 sites en France et tire désormais moins de 50% de son chiffre d’affaires de l’activité aéroportuaire, le reste provenant notamment du retail (15%), de la distribution, de la pharmacie/cosmétique, de l’industrie, des utilities, etc. « Hub One poursuivra en 2014 sa transformation en société de services amorcée en 2013 », confirme Patrice Bélie.


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