Pourquoi les télécoms entrent aussi dans le cycle de « l’API économy »

Pour accélérer l’interopérabilité entre architectures SDN, les opérateurs et fournisseurs de services réseaux doivent faire émerger des API ouvertes. Colt donne l’exemple avec AT&T et Orange.

Le marché des API est phénoménal. Logiciels, réseaux télécoms, plateformes…Les interfaces de programmation applicative bouleversent les écosystèmes numériques pour faciliter les interactions et les imbrications entre services de la sphère du digital. On peut les comparer à des connecteurs logiciels qui favorisent l’interopérabilité.

Selon une récente étude Zion Market Research dédiée aux API sur le segment des télécoms (1), le marché devrait passer de 66,37 milliards de dollars en 2016 à 218,84 milliards de dollars en 2022, avec un taux moyen de croissance annuelle de 22% dans la période 2017-2022. L’ère de « l’API économy » émerge : en prenant en compte l’étendre des spectres API, IBM retient une évaluation de 2,2 billions de dollars en 2018 sur la foi des données fournies par OVUM (2).

L’approche des réseaux virtualisés dans les télécoms, symbolisée par l’essor du Software-Defined Network (SDN) en anglais, bénéficie également de cette « poussée » API qui permet d’avancer de manière plus granulaire dans les interconnexions avec les équipements réseaux et les applications business.

Un coeur de réacteur comme un contrôleur SDN fonctionne avec des interfaces de programmation applicative pour animer un écosystème de fonctionnalités et de services en lien avec l’étendue des services cloud.

Mais, pour accélérer la pénétration des API, le secteur des télécoms ne pourra pas faire l’économie d’une standardisation faciliter l’interopérabilité de leurs services aux entreprises. En début d’année, trois acteurs au profil d’opérateurs et de fournisseurs de services réseaux ont annoncé une alliance transtlantique dans ce sens : Colt (Royaume-Uni) et Orange (France) à travers sa division  Business Services qui disposent d’une influence européenne et AT&T sur le continent américain.

Le trio télécoms collabore avec le Metro Ethernet Forum ou MEF (3) et le TM Forum (4).
Ce dernier groupement industriel réunit des fournisseurs de services de communication qui cherchent des solutions pour favoriser les passerelles) autour d’une inititiave qui s’appuie sur les méthodes LSO (Lifecycle Service Orchestration). Ou comment automatiser le cycle d’exploitation des services de communication à partir de technologie hétérogènes en s’appuyant sur des API ouvertes. Les architectures SDN seront impactées par cette recherche de l’interopérabilité en vue d’une optimisation des ressources mutaulisées.

Dès la fin de l’année 2016, Colt et AT&T avaient avancé sur cette dimension d’interopérabilité SDN de différents opérateurs réseaux.Un test de transfert de données à partir d’une infrastructure standard d’API a été concrétisé avec succès.

« La réussite de ce test est capital pour le marché : il va permettre aux entreprises d’activer des services réseaux évolutifs et flexibles à la demande », commentait Rajiv Datta, CTO de Colt, lors de l’annonce officielle de cette interconnexion entre les réseaux Colt et AT&T. « L’API utilisée rend la gestion des SDN intégrés accessible, agile, souple et facile à adopter. »

Cet effort de standardisation des API via le MEF s’organise autour du socle de référence LSO Sonat et des travaux de normalisation des API ouvertes du TM Forum qui associe neuf des plus grands opérateurs mondiaux. La première vague porte sur la définition de huit API : « Validation d’adresse », « Eligibilité du service », « Commande », « Devis », « Facturation », « Assurance », « Test » et « Gestion du changement ». La sortie d’une première série de trois API est prévue pour la fin de l’année, selon le trio Colt-Orange-AT&T.

 

(3) Metro Ethernet Forum (MEF)

(4) https://www.tmforum.org/