SDN : L’interopérabilité est en route au niveau mondial

L’interopérabilité des réseaux intelligents, entre les opérateurs au niveau international, n’est plus une fiction. Avec le déploiement concret du SDN, des étapes clés ont été franchies. En vue : le provisionnement automatique et la mise à disposition quasi instantanée de services télécoms, voix ou données, vers d’autres opérateurs, dans et hors des frontières.

La marche vers l’interopérabilité des réseaux SDN (Software-defined network) est lancée. Et pas seulement en Europe, où les possibilités de ‘roaming’ mobile, dûment éprouvées, ont ouvert la voie à l’interconnexion des architectures télécoms. A Berlin, à l’occasion du dernier festival du film  ‘Berlinale’,  AT&T et Colt ont fait la démonstration de ce que cela peut signifier concrètement. Entre les Etats-Unis et l’Europe, précisément entre la Californie et la capitale allemande, les deux opérateurs ont réalisé une « première » : la mise en place d’une plateforme de services On Demand intégrant des solutions de transfert de films entre Hollywood et différentes salles de projection à Berlin.

Durant une semaine, la preuve a été faite qu’il est possible de provisionner, chez l’un et l’autre des deux opérateurs, de très larges capacités de bande passante sur le meilleur routage possible, en toute sécurité, tandis qu’en amont, tout le processus de facturation peut être enclenché, lui aussi automatiquement. Il s’agit bien ici d’un contrôle à distance de fonctionnalités interopérables entre deux architectures réseaux SDN distinctes.

« Premiers en Europe »

Pour y parvenir, il a fallu recourir à des interfaces programmatiques (API) communes. « Toute la flexibilité se joue là ; c’est une fédération d’API à API, un nouveau concept qui se met en place », explique Michael South, Product & Technology Manager chez Colt Technology Services.

Michael South, product manager, Colt Technology services

Michael South, Product & Technology Manager chez Colt Technology Services.

« Plus globalement, nous apportons à notre réseau la capacité d’interopérer avec 25 000 sites ou immeubles à travers le monde. Tous sont ‘SDN-ready’, c’est-à-dire prêts à fonctionner en mode On Demand, vu par l’opérateur et le client. Le point essentiel, c’est la plateforme d’orchestration qui prend le contrôle de ces réseaux », ajoute Michael South. « Tous nos clients vont pouvoir activer de nouveaux services à partir de notre portail. Et ensuite notre programme vise à étendre ces capacités en ‘off-net’, c’est-à-dire hors de notre réseau, donc auprès d’opérateurs partenaires ou de tierces parties, en ayant accès à leur infrastructure. Les clients garderont la même interface de commandes. Nous y sommes presque. Nous sommes les premiers en Europe sur ce terrain. Dans le cas d’AT&T, nos travaux d’interopérabilité sont très avancés. Et nous discutons avec d’autres opérateurs pour une mise en application à moyen terme. Cela fonctionne dans les deux sens : nous achetons et provisionnons des ressources réseau chez eux et eux le font chez nous ».

Et la facturation ? « Le modèle commercial des architectures SDN ouvre la voie à de nouveaux processus : un contrat unique, proposé par l’opérateur de référence du client ou son prestataire, opérateur de services, en son nom, par délégation ».

Vidéo de la démo d’interopérabilité AT&T – Colt au festival ‘Berlinade