Datacenters : vers du 100 % Green… ou presque

Les datacenters des grands opérateurs suivent massivement la voie du Green IT. Non pas pour des raisons écologiques, mais pour répondre aux besoins colossaux en énergie des infrastructures IT.

La norme de mesure des datacenters des grands opérateurs reste le nombre de serveurs pouvant être hébergés et la surface au sol. Toutefois, la densité croissante des serveurs et systèmes de stockage fait apparaître une nouvelle limite : la consommation en énergie.

Ainsi, une nouvelle mesure s’impose dans les datacenters de dernière génération : la quantité d’énergie à laquelle ils peuvent accéder… et qu’ils pourront fournir à leur tour au matériel.

Cette limite est le mur que les opérateurs cherchent sans cesse à repousser. Et ceci passe par une meilleure efficacité énergétique. Ce retour contraint et forcé du Green IT prend plusieurs voies.

Des infrastructures plus efficaces

Premier pas : faire reculer la consommation des serveurs eux-mêmes. Via l’utilisation de processeurs moins gourmands en énergie. Via également une meilleure densité des serveurs. Via enfin une exploitation contrôlée des serveurs, au travers de la virtualisation et du Cloud. Un serveur peu utilisé peut ainsi voir ses machines virtuelles être déplacées sur un autre matériel, ce qui permettra de le mettre en veille.

De nouvelles technologies, comme les SoC serveur (des composants intégrant tout le nécessaire pour créer un serveur), les accélérateurs de calcul (GPU ou Xeon Phi) ou les unités de chiffrement hardware permettent également de faire de larges progrès en matière d’efficacité énergétique.

Des datacenters plus intelligents

Le Green IT passe aussi par une vision globale du datacenter. Refroidissement à base d’air non réfrigéré, refroidissement de l’intérieur des armoires et non du datacenter complet, sont autant de moyens de réduire la facture d’électricité, et d’augmenter ainsi le PUE.

Le PUE, Power Usage Effectiveness, est le rapport entre l’énergie consommée par le datacenter et celle consommée par les serveurs qu’il héberge. Il est en quelques années passé de plus de 2 à 1,5 ou moins. Certains opérateurs de datacenters annoncent même fièrement des PUE de 1,2, voire 1,1.

La logique voudrait qu’il soit impossible de descendre en dessous d’un PUE de 1. Et pourtant, cela devrait rapidement devenir le cas. Les toits des datacenters peuvent en effet être équipés de panneaux solaires, pour produire de l’énergie. La chaleur générée par les serveurs peut également être utilisée pour chauffer des bureaux.

100 % d’énergie verte

Certains jouent d’ores et déjà la carte du 100 % énergies renouvelables. Via l’achat massif d’énergie verte. Mais attention toutefois : il y a acheter et utiliser. Difficile en effet de se restreindre aux seules énergies renouvelables. Le soleil ne brille pas en continu et le vent ne souffle pas en 24/7.

Une automatisation plus poussée des datacenters pourrait toutefois prendre en compte l’énergie disponible à un instant T pour reporter certaines taches annexes au moment le plus opportun. Des sauvegardes ou des traitements batch par exemple.

David Feugey, ex-rédacteur en chef de Silicon.fr