LoRa, Sigfox, Qowisio… quel réseau IoT choisir ?

La liste des solutions réseau destinées à l’IoT s’allonge (LoRa, Sigfox, Qowisio,Objenious, 2G…). Quel réseau choisir et, surtout, quels critères prendre en compte ?

« Pour le choix du réseau, nous sommes agnostiques », commence par souligner Emmanuel Mouton, dirigeant de Synox, une PME spécialisée dans l’IoT. Un choix qui a tendance à s’étendre : LoRa, Sigfox, Qowisio… mais aussi Objenious, ou plus simplement le réseau GSM, en 2G, 3G ou 4G.

Emmanuel Mouton, Synox« De plus, pour LoRa, qui est avant tout une technologie, il faut distinguer les solutions basées sur cette dernière et opérées directement de celles prises en charge par un opérateur », explique Emmanuel Mouton. Cette solution est notamment retenue et mise en œuvre par des collectivités comme Montpellier. Côté opérateur, Objenious, une filiale de Bouygues, comme Qowisio, a déployé son propre réseau. Pour sa part, Sigfox est la fois une technologie et une entreprise. LoRa et Sigfox reposent sur des technologies récentes « et françaises », souligne notre expert, basées sur l’Ultra Narrow Band (UNB). Elles ont pour objectif de faire circuler des flux de données relativement faibles sur de grandes distances pour répondre aux besoins des capteurs.

Autre alternative, le réseau GPRS suffit pour faire transiter une partie des données issues des capteurs. Les flux de données issus de l’IoT ne justifient pas forcément d’utiliser des réseaux Sigfox ou LoRa. Le GPRS couvre souvent le besoin. Enfin, il faudra bientôt compter avec les futures normes réseau. Le 3GPP, le consortium de normalisation des systèmes mobiles, a déjà validé techniquement des normes. « Le support de celles-ci dépendra du rythme de mise à jour par les opérateurs de leurs antennes, certainement fin 2017 ou 2018 » précise notre interlocuteur.

4 critères de choix

Choisir l’une de ces solutions dépend de plusieurs critères. Il faut d’abord prendre en compte le volume de données à remonter sur les plates-formes de traitement ou d’analyse. « Les quelques octets renvoyés par un capteur d’eau, par exemple, sont bien adaptés à du LoRa ou du Sigfox. Les flux vidéos, ou les applications nécessitant des ‘alerteurs’, en d’autres mots le renvoi de commandes sur les objets connectés, nécessitent au moins pour le moment de passer par du GSM, » illustre Emmanuel Mouton.

Le GSM peut également couvrir des besoins basiques, mais implique une carte SIM, ou plutôt aujourd’hui le chipset équivalent, sur chaque objet connecté. Ce qui implique un tarif plus élevé que les puces utilisées pour LoRa ou Sigfox. « Un prix en baisse », pondère toutefois le dirigeant.

Autre facteur, la couverture disponible quand la solution repose sur le réseau d’antennes d’un opérateur. Objenious et Qowisio ont des milliers d’antennes maillées sur le territoire. Reste à vérifier la couverture effective dans toutes les zones. De son côté, Sigfox mise sur l’international.

La sécurité est également à prendre en compte et dépend de l’application. À ce jour, aucune norme globale n’est utilisée par tous les acteurs. Par contre, les standards techniques existent et certains opérateurs incluent la sécurisation dans leurs offres. Qowisio par exemple crypte les flux de bout en bout.

Enfin, le prix demeure bien sûr incontournable. « Il est pour l’instant de l’ordre quelques euros à quelques dizaines par année et par capteur,  mais il devrait baisser » pronostique Emmanuel Mouton.