Serveurs et stockage : externaliser est-il synonyme d’économies ?

Alors que le Cloud accapare les médias, les responsables IT doivent se poser la question du futur de leurs infrastructures informatiques. Faut-il tout basculer dans le Cloud, adopter une approche hybride où conserver ses ressources en interne ? Le coût de l’externalisation sur le long terme est un élément à ne pas négliger.

Les promesses du Cloud Computing sont alléchantes : aucun investissement initial pour l’acquisition du matériel, un prix facturé en fonction de la consommation réelle et des coûts qui passent de la colonne CAPEX à OPEX.

Logiquement, beaucoup de responsables informatiques se laissent charmer par les sirènes du Cloud Computing. Néanmoins, rares sont ceux qui font la démarche du 100 % Cloud. Nous assistons même aujourd’hui à des mouvements de réinternalisation d’architectures autrefois portées par le Cloud, comme c’est récemment le cas d’Apple ou de Dropbox.

Le Cloud, des tarifs imbattables… sur le papier

Les tarifs des services de Cloud public, tant pour le volet IaaS (infrastructure), PaaS (platform) ou SaaS (software), sont extrêmement séduisants.

Si on s’intéresse à la location de ressources serveur (compute) ou de stockage (storage), les tarifs pratiqués par les grands acteurs du Cloud public semblent particulièrement faibles. De quelques dixièmes de cents à 1 euro par heure d’utilisation pour une machine virtuelle, selon la puissance demandée. De même, il est possible de trouver du stockage en mode bloc à 10 cents par gigaoctet et par mois, et même du stockage SSD haute-performance à moins de 15 cents par gigaoctet et par mois. Difficile de faire mieux sur une architecture interne.

Sur des ressources ponctuelles, c’est véritablement une aubaine. Pour un cybermarchand qui doit faire face au lancement d’un nouveau produit ou tout simplement à une période de soldes, l’externalisation est le meilleur choix possible s’il faut provisionner plusieurs dizaines de machines supplémentaires dans le Cloud public, puis décommissionner ces machines une fois que l’audience retombe.

Pour une entreprise dont les besoins sont plus constants, l’équation économique est plus complexe. C’est ce qui pousse les DSI à aller vers les architectures hybrides, avec les applications « de fond » telles que l’ERP, le supply chain et les applications métiers qui restent en interne et d’autre part les applications dont la charge évolue rapidement, typiquement les applications e-business, qui partent sur le Cloud public.

Attention aux coûts cachés de l’externalisation

Une des promesses du Cloud est de ne payer que ce que l’on consomme véritablement. Mais pour arriver à tenir cette promesse, il faut mettre en place des dispositifs qui vont « éteindre » les ressources non utilisées. Combien d’entreprises louent des serveurs en 24/7 alors que ceux-ci ne sont utilisés qu’épisodiquement ? Déprovisionner automatiquement les ressources non utilisées dans le Cloud est la condition sine qua non d’une optimisation financière du Cloud.

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L’investissement initial élevé des architectures on-premise pousse de nombreux DSI à privilégier l’externalisation dans le Cloud public. (Source : Boston Consulting Group)

Le Cloud, notamment le SaaS, implique de nombreux coûts récurrents. Une étude du Boston Consulting Group a montré que, sur une durée de 5 ans, pour une application SaaS, la différence de coût entre une architecture on-premise et Cloud existe bien, mais les gains ne sont pas aussi importants que ce à quoi on pouvait s’attendre. Leurs calculs montrent un coût moyen annuel de 48.000 $ en mode on-premise, contre 55.000 $ en SaaS. D’autres, comme Software Advice, font se croiser les courbes de TCO vers 9 ans, une échéance lointaine, mais qui démontre toutefois qu’il ne faut pas aller dans le Cloud avec le seul espoir de tailler dans les coûts.

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Sur le long terme, le Cloud et notamment les applications SaaS peuvent s’avérer plus couteux que les applications traditionnelles. (Source : Software Advice)

Enfin, attention aux coûts cachés de réversibilité de certains contrats Cloud. C’est notamment le cas du stockage dans le Cloud, où les frais de transfert des données accumulées dans le Cloud pendant des années peuvent se révéler très élevés.

Hyperconvergence : quand le Cloud privé rivalise avec le Cloud public

Pour le volet IaaS et stockage, un nombre croissant de DSI s’estiment plus compétitives que les offres Cloud. Leur secret, c’est bien évidemment la virtualisation et la migration de leur infrastructure informatique vers une architecture de type Cloud privé. Grâce à une généralisation de la virtualisation, les entreprises sont enfin sorties de la logique un serveur pour une application.

Avec le Cloud privé, il est possible de provisionner/déprovisionner les machines virtuelles très rapidement. La mutualisation des ressources matérielles est maximale. En outre, l’arrivée sur le marché de serveurs hyperconvergés, à l’image des appliances HPE Hyper Converged 250 et 380, permet à une entreprise de se rapprocher de la souplesse du Cloud public. Des nouvelles VM déployées en 5 clics et une machine opérationnelle en 15 minutes seulement, c’est la promesse de ces serveurs hyperconvergés. De quoi rivaliser avec les meilleurs Cloud publics.