Vers une ère des smart robots ?

Les robots sont déjà là. Et en masse : robotique industrielle, opérateurs téléphoniques automatisés, caisses enregistreuses autonomes, etc. Mais ils pourraient prochainement devenir extensibles à volonté, via des boutiques logicielles. Bientôt, les smart robots ?

Il ne se passe pas un mois sans que la question des robots ne secoue la scène médiatique. Les robots vont-ils remplacer l’emploi salarié classique ? Faut-il les taxer pour protéger l’économie ?

Des questions pertinentes, mais qui laisseront probablement de marbre les acteurs industriels français. La robotisation y est en effet présente depuis des années. Avec certes un impact fort sur l’emploi, mais également des gains de productivité, qui étaient requis pour lutter contre les pays à bas salaires.

Et les robots sont également omniprésents dans d’autres secteurs comme le tertiaire (exemple : les automates téléphoniques) ou la distribution. Nous remarquons ainsi que les caisses automatiques s’imposent rapidement en grande surface, sans que personne ne se soucie de savoir s’il faut les taxer ou non.

Des robots plus intelligents…

Mais voilà, le vrai changement vient non pas des robots, déjà très présents, mais de la nouvelle génération de robots. Les systèmes automatisés se veulent en effet de plus en plus efficaces et ‘intelligents’, ce qui les rend capables de remplacer l’homme pour des tâches toujours plus complexes. La voiture autonome est un bon exemple de cette nouvelle génération de robots, bardés de capteurs et d’intelligence artificielle.

Autre révolution, une vague de modernisation qui touche maintenant très largement la robotique industrielle classique. Fini les panneaux de contrôle dédiés et les robots limités à un nombre restreint de tâches. Les systèmes automatisés sont aujourd’hui de plus en plus génériques. Et pilotés par des ordinateurs relativement communs. Des PC industriels dans la plupart des cas.

… et plus extensibles

Après une phase de modernisation des usines, qui est passée par une automatisation massive des chaînes de production, nous assistons à une modernisation des robots eux-mêmes. Et cela devrait se poursuivre avec l’entrée en lice de solutions de plus en plus sophistiquées et flexibles.

Il faut s’attendre à terme à l’arrivée de robots évolutifs, qui – en intégrant de nouveaux logiciels – seront capables de prendre en charge de nouvelles tâches. Le cœur des voitures autonomes pourra ainsi être mise à jour pour offrir plus d’efficacité dans la conduite… ou de nouveaux modes de divertissement aux passagers. Les autocommutateurs téléphoniques pourront être mis à jour pour aller vers toujours plus de communications unifiées… ou pour intégrer de nouveaux ‘bots’ intelligents capables de répondre aux questions des clients.

Cette révolution est intimement liée à la possibilité de faire fonctionner des logiciels tiers au sein des systèmes automatisés. Tout comme dans le monde de la téléphonie mobile, c’est l’accès à une place de marché applicative qui permettra aux robots de devenir extensibles presque à l’infini. Et de devenir ainsi des smarts robots.

David Feugey, ex-rédacteur en chef de Silicon.fr