Impact 2009 SOA: IBM veut standardiser les règles métier

En s’appuyant sur les technologies acquises avec Ilog et sur le Cloud, IBM veut universaliser la définition et l’exécution des règles. Au moins sans sa gamme Websphere.

Las Vegas. – À l’occasion de son événement Impact 2009-Smart SOA Conference à Las Vegas, IBM revient sur les avantages de cette approche, et la pertinence de ces produits WebSphere pour la concrétiser. Objectif : développer des applications agiles et en conformité avec la stratégie évolutive de l’entreprise. Au cœur de la mécanique SOA, les règles liées aux processus et aux traitements jouent un rôle primordial (lire notre articleSMABTP bétonne sa refonte en mode SOA ‘).

Persuadé de l’importance du moteur de règle, IBM a donc finalisé le rachat du spécialiste en la matière : le français Ilog début 2009 ( cf. notre article ‘ IBM boucle le rachat d’Ilog ‘ )

Et si les règles métiers devenaient universelles ?

Les règles métier incarnent la traduction informatique et donc automatisable (au moins en partie, avec ou sans intervention humaine) des mécanismes opérationnels de ses activités. Leur compréhension et leur maîtrise favorisent non seulement un bon fonctionnement global, mais ouvrent aussi une grande porte à l’innovation. En supposant que ces règles soient souples et adaptables.

«Il y a cinq ans, nous imaginions une plate-forme permettant de créer des règles aussi bien en c#, qu’en Cobol ou en Java, qui pourrait aussi être publiables sur un client léger, en Java, ou même dans Excel. Grâce à SOA, notre plate-forme devient réellement multi-langages et surtout multi-applications», confie Pierre Haren, cofondateur et dirigeant d’Ilog, filiale d’IBM rattachée à Websphere.

« Pour proposer une plate-forme réellement efficace en entreprise, les règles doivent pouvoir être créées aussi bien en c# sur un poste de travail Windows que depuis un mainframe. Et elles doivent être éditables et modifiables sur le poste d’un utilisateur n’ayant aucune connaissance informatique. Créer et consulter les règles en Cobol, pourvoir les régénérer en Java ou les basculer sur Websphere en un clic… ces possibilités assurent la pérennité de ces règles métier qui resteront valables et qui fonctionneront toujours dans plus de 100 ans».

Certes, cela peut fonctionner dans un monde Websphere. Néanmoins, tant que des formats universels ne seront pas arrêtés pour la sémantique de ces règles, leur pérennité réelle restera un leurre. En effet, les SI entreprises sont et resteront hétérogènes.

C’est pourquoi une normalisation s’impose. Toutefois, elles naissent souvent de ce type d’avancées provenant des éditeurs. Si le besoin crée la nécessité, l’envie peut aussi dynamiser l’entente et la collaboration.

Assurer la pérennité des “Business Rules”

En attendant, les clients des technologies IBM pourront profiter de certaines évolutions, comme l’explique Jean-François Abramatic, directeur des produits Ilog chez IBM :

« En SOA, l’objet central des préoccupations reste la règle métier et si l’on parvient à une standardisation, cela profite à tous. En effet, elle peut alors s’exécuter quelles que soient les plates-formes serveur ou client. Et avec WebSphere, l’entreprise adopte une solution pérenne. Outre la pérennité d’IBM et de ses produits, les règles sont gérées sur tout leur cycle de vie. Une révolution qui apporte la traçabilité totale des règles et des décisions de l’entreprise, avec une historisation de l’ensemble. »

Du BPM en bleu de travail sur un nuage

BPM Blueworks regroupe des outils de modélisation de business Process proposé sous forme de Cloud public, intégrant des technologies de collaboration comme LotusLive et LotusLive Connections. L’intérêt consiste à créer une « communauté » [décidément, ce mot peut agacer…] autour du BPM afin que les intéressés – informaticiens ou non- collaborent avec des outils de conception pour modéliser des processus, des stratégies, etc.

Cette ‘communauté’ peut s’étendre à des partenaires, et même à la communauté Blueworks. Une manière efficace de partager des idées et des best-practices.

Le résultat de ces modèles et de leurs règles peut être déployé soit sur des solutions logicielles traditionnelles IBM, soit sur un service Cloud IBM.

« L’ensemble est stocké sur la plate-forme fiable d’Amazon, avec paiement selon utilisation. Un choix qui évite la défiance que des clients pourraient avoir envers un éditeur comme IBM. En outre, ces règles peuvent être importées et utilisées dans les solutions SOA d’IBM, voire dans les services Cloud à venir d’IBM», ajoute Pierre Haren.

Par exemple, il peut être importé et exécuté dans IBM Websphere Business Events. Bref, le modèle permet d’aligner simplement le fonctionnement d’une application WebSphere à la réalité du fonctionnement de l’entreprise et à sa stratégie.

« L’initiative IBM BPM Blueworks est une manière d’ouvrir le BPM en ligne, y compris gratuitement pour l’essayer avant de l’acheter. Car le BPM est avant tout une façon de penser plus qu’une technologie. Avec BPM Blueworks, les utilisateurs vont pouvoir échanger des processus de base. Pourquoi réinventer la roue sur des aspects qui n’apportent aucun différenciateur concurrentiel ? Les processus de base sont généralement connus et leurs règles bien identifiées, dans tous les secteurs. Alors, autant les partager, les mettre à disposition et se consacrer à d’autres tâches. Ici, il s’agit aussi de fédérer le savoir», conclut Pierre Haren, ancien chercheur de l’Inria oblige.