Importante grève chez France Télécom

Pour une fois, les syndicats sont unis afin de peser contre le plan de
suppressions de postes de l’opérateur historique

Avis de tempête sur les opérateurs historiques européens. En Allemagne, Deutsche Telekom fait actuellement face au plus important conflit social de son histoire, suite aux projets d’externalisation (transfert de salariés) mis en place pour redresser le groupe. En France, France Télécom a connu ce jeudi une grève massive, tous les syndicats (CGT, SUD PTT, FO, CFDT, CDTC) ayant appelé à cesser le travail. Là encore, c’est la question de l’emploi qui est au centre de toutes les préoccupations.

« Réaliser un projet de qualité et d’avenir ou bien, tomber dans un plan de suppression d’emplois de masse et un diktat sans dialogue, Monsieur Lombard devra choisir ! », déclare Patrice Diochet, Délégué Syndical Central de France Télécom.

En effet, l’opérateur français a annoncé en février dernier son intention de supprimer 17.000 postes nets, 22.000 sans les recrutements, d’ici fin 2008 (sur un effectif d’environ 150.000 personnes). Le groupe souligne qu’il évitera les licenciements secs. Ce qui n’est pas l’avis des syndicats.

Pourtant, à la fin 2006, 9.400 postes ont bien été supprimés sans recourir aux licenciements, notamment grâce aux départs volontaires. Mais les syndicats estiment aujourd’hui que cette méthode a atteint ses limites. Traduction : les candidats aux départ volontaire se font de plus en plus rares et France Télécom cherche donc d’autres moyens pour dégraisser.

« Les cas de mobilité forcée ne se comptent plus ! Il n’y a pas un service en Ile-de-France ou en province où les droits des salariés ne soient bafoués?et ce, quel que soit leur statut « ,s’indigne Patrice Diochet, Délégué Syndical central France Télécom.

« La CFTC n’hésitera pas à envisager un élargissement de l’action si la direction reste braquée dans son mutisme.« , conclut-il.

Ce jeudi après-midi, la direction et les syndicats annonçaient que 25% du personnel avait cessé le travail.