Intel est contraint de changer d’architecture

L’avancée technologique demande à dépasser les limites que le fondeur semble atteindre aujourd’hui, limites qu’Intel va franchir, au prix du changement profond de ses architectures

Le dernier jour du

Spring Intel Developer Forum annuel de San Francisco est généralement l’occasion pour les dirigeants d’Intel d’évoquer son futur à l’horizon de 5 à 10 ans. La manifestation de cette année n’a pas dérogé à la règle, mais le discours de Pat Gelsinger, vice-président d’Intel en charge des technologies, était empreint de solennité. Selon Intel, la firme est sur la pente technologique qui mène à la partie basse de l’iceberg, à savoir que l’on atteint des limites de ce qu’il est techniquement possible avec les composants électroniques actuels. Or, l’évolution du marché et des technologies, dont le symbole principal est la loi de Moore, réclame sans cesse d’augmenter la puissance. Ainsi dans un futur très proche, la quantité d’information à traiter par un processeur ne se mesurera plus en méga-octets (mesure dépassée), ni en giga octets (banal), mais en tera-octets, c’est-à-dire en milliers de milliards d’octets. Pour traiter ces volumes, les ordinateurs devront adapter leur architecture, afin de rentrer dans l' »Ere du Tera » [octets]. Et cette révolution -l’informatique devra faire appel à de nombreuses innovations à découvrir ou confirmer- ne concernera pas seulement les processeurs, mais aussi la mémoire, les interconnexions et le stockage. Cette vision du futur paraît logique, d’autant plus que les technologies de miniaturisation à 90 nanomètres semblent difficiles à maîtriser, ce qui conduit les industriels à rechercher de nouveaux supports, palliatifs du traditionnel silicium afin de dépasser ces limites et d’atteindre les 65 ou 45 nanomètres. Intel voit l’Ere du Tera pointer à l’horizon de la fin de la décade. Et la division télécommunications, selon le directeur général d’Intel Sean Maloney, pourrait être le fer de lance de cette approche? Une façon comme une autre de justifier les pertes de la division, l’un des rares échecs dans la stratégie d’Intel.