Internet mon amour… les Français inquiets à 75%

Les jeunes hommes cadres très connectés diffusent le plus facilement leurs informations ‘on line’. Les femmes, en revanche, s’inquiètent, se méfient… Enquête TNS Sofres/Microsoft.

L’enquête TNS Sofres pour Microsoft * réalisée fin avril ne fait que confirmer ce que l’on entend depuis des mois. Les internautes -et les français en particulier – sont inquiets pour leur vie privée. 75% d’entre eux ont « un niveau d’inquiétude élevé quant à l’utilisation de [leurs] données personnelles » sur le Web.

La mise à l’encan de leur vie privée sur certains réseaux sociaux, par Facebook notamment (même si son fondateur Mark Zuckerberg est en train de rectifier le tir ), n’est pas la seule raison de leur inquiétude. Les français sont inquiets car leur identité numérique se construit sans qu’ils y participent nécessairement et sans qu’ils puissent la contrôler. L’internaute ainsi reconstitué sur la Toile a parfois peu à voir avec la personne telle qu’elle est au quotidien. Simple curiosité ou manque de confiance en l’Autre? TNS Sofres affirme que « 53% des internautes ont déjà fait une recherche sur une personne de leur entourage en tapant son nom dans un moteur de recherche ».

Les femmes et les plus de 35 ans sont les plus inquiets

Peu sereins donc les français, et loin d’être égaux face à leurs peurs. Les femmes, surtout, montrent de réelles appréhensions en la matière. Qu’il s’agisse des pouvoirs publics, d’entreprises commerciales ou de personnes anonymes ou inconnues ou, pire, de pirates informatiques, les femmes craignent que « leurs informations sur Internet puissent être vues et utilisées ».

L’enquête révèle également que les plus de 35 ans sont davantage préoccupés par leur image, par leur vie étalée aux quatre coins de la Toile que leurs cadets. Insouciance de la jeunesse ? Sans doute. De même, les cadres et les professions intellectuelles sont les moins soucieux.

Chez tous, le « défaut de maîtrise » de ce qui circule à leur sujet sur le Web reste la bête noire.

C’est là que le bât blesse. « Googliser » un ami, la boulangère ou un futur salarié est une pratique désormais aussi courante que de chercher un profil sur Facebook, sur Twitter, sur LinkedIn… Le problème, pour beaucoup, c’est que les voies de la Toile restent impénétrables. Quoique le nettoyage d’ « image numérique » devienne une pratique usuelle (cf. article: Netscouade spécialiste du sauvetage d’entreprises malmenées sur la Toile), les appréhensions sont bien ancrées.

Les français savent qu’ils peuvent effacer leurs données personnelles mais…

Quelles solutions alors pour préserver l’intégrité de son identité numérique ? Ne plus surfer ? L’enquête commandée par Microsoft présente « le mode de navigation privé [comme] une réponse potentielle ». C’est à moitié rassurant. Les français savent à 88% qu’ils peuvent « effacer les données personnelles qui s’enregistrent automatiquement [lorsqu’ils naviguent] sur Internet (historique de navigation, recherches, cookies…) ». Mais ils ne sont que «57% à savoir comment procéder».

Par ailleurs, les plus inquiets ne sont pas les curieux qui cherchent à s’armer. Non, les plus vigilants sur la Toile sont en effet les plus jeunes, les hommes de 18 à 34 ans, les cadres, qui ne sont pas vraiment inquiets et qui vérifient régulièrement leur identité numérique. En moyenne, seulement 47% des internautes ont déjà fait une recherche sur eux-mêmes.

Au final, l’enquête souligne les inquiétudes, réelles, de la population française, mais déplore l’attitude passive des anxieux de la Toile.

(*) Enquête réalisée du 26 au 30 avril 2010 pour Microsoft par téléphone auprès d’un échantillon national de 1.200 personnes composé de 1000 Français de 18 ans et plus, et de 200 Français de 15 à 17 ans – selon un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de ménage, et stratification par région et catégorie d’agglomération).